Forex: Qualité de produit maximale grâce à la technologie

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bois autologPublié dans Opérations Forestières, mars 2013, page 16

On peut lire l’article ici.

Quand la direction de Forex a décidé de relancer en 2011 sa scierie de Ferme-Neuve, qu’elle a acquise l’année précédente, elle a pris les grands moyens. Deux ans et 3,5 millions de dollars plus tard, l’usine roule à fond de train avec des équipements à la fine pointe de la technologie.

« On va retrouver la rentabilité cette année à Ferme-Neuve. » Cette petite phrase exprime toute la fierté de Robert St-Martin, directeur général de Forex. C’est que l’entreprise a mis le paquet pour relancer sa scierie, en investissant massivement dans les équipements les plus avancés sur le marché pour maximiser l’efficacité des activités de planage.

Car Forex doit composer avec des prix qui évoluent en montagnes russes. « Si le prix du bois est satisfaisant de nos jours, celui des copeaux est en forte baisse, affirme M. St-Martin. Les papetières en arrachent, mais on arrive quand même à tirer notre épingle du jeu. Dans cette industrie, on subit beaucoup le cours des prix du bois et des dérivés. » 

Quand Forex a acheté l’usine, les dirigeants savaient qu’il fallait améliorer la performance. « Car le prix du bois est élevé et nous n’avons pas de contrôle là-dessus, reprend M. St-Martin. Il faut donc utiliser de meilleures machines pour mieux optimiser la production. » 

D’autant plus que l’usine, qui produira cette année 65 millions de pieds de planche et de bois d’oeuvre (des 1X3 po jusqu’à 2X10 po, en longueurs de six à 12 pieds), a perdu jusqu’à 40% de son approvisionnement à cause du nouveau régime forestier. Robert St-Martin juge qu’à 100 millions de pieds, la rentabilité serait assurée. « Mais avec 65, on va y arriver quand même », dit-il.

Moins de pertes, plus de qualité

Auparavant, les billots arrivaient directement à l’usine sans aucune préparation. Désormais, ils sont tronçonnés en forêt et expédiés à la scierie dans les longueurs désirées. En passant d’un approvisionnement de billes de bois en longueur au billot tronçonné, la perte diminue fortement.

Forex a aussi implanté un écorceur Nicholson. Une impressionnante machine de 400 000$. « C’est une belle bête », ajoute Robert St-Martin. Ce dernier a aussi mis à niveau la machinerie de sciage avec des équipements de la firme Sawquip. Et il a amélioré le système informatique, avec de la technologie Autolog et USNR, afin d’obtenir une meilleure lecture des pièces pendant la production.

« On a changé les ordinateurs et ajouté toute une panoplie de lecteurs optiques, dit-il. Notre système datait d’une dizaine d’années et il avait fait son temps. On a remplacé 50% des équipements dans ce secteur », reprend le directeur général.

C’est à cette étape que les changements furent les plus stratégiques. Car si l’usine scie et sèche le bois, c’est au rabotage et au planage que le bois prend beaucoup de valeur. « Entre un bois de type sélect numéro 2 ou un grade économique, il n’est pas rare d’avoir un écart de 250$ le 1000 pieds de bois, explique M. St-Martin. Les étapes d’éboutage et de lecture de grade sont très importantes. On ne peut tout simplement pas se permettre de perdre de l’argent à l’étape de planage, où il faut ob- tenir le maximum de qualité selon le grade de la pièce. Car plus le grade est élevé, évidemment, plus la pièce est payante. » 

Il faut notamment surveiller la pourriture (y compris les « champignons bleus »), les nœuds, le flash (coins ronds), la fibre, les fêlures, les résidus d’écorce et la déviation de fil (la direction de la fibre dans la longueur de la pièce) pour s’assurer de la qualité de la pièce (son grade). Une bonne évaluation tient compte d’une douzaine de paramètres. Et elle se fait à un train d’enfer.

Détecter tous les défauts visuels

Dans une scierie, le poste de gradeur est stratégique et s’effectue habituellement par équipe de deux hommes. Mais Forex a décidé d’automatiser cette étape, en achetant le système de planage Pro Grader de la société québécoise Autolog. Celui-ci mesure et grade automatiquement le bois en faisant appel à trois séries de senseurs.

« Le système utilise avant tout des capteurs géométriques, explique Gabriel Payant, directeur du marketing chez Autolog. Il s’agit d’un système de capteurs laser qui déterminent la forme de la pièce en géométrie. Il calcule la largeur, la longueur, l’épaisseur et toutes les particularités, comme les trous. Le système scanne chaque pièce au quart de pouce, avec une précision remarquable, soit trois millièmes de pouces sur l’épaisseur et 10 millièmes sur la largeur. »

Pro Grader fait appel à quatre autres capteurs qui détectent tous les défauts visuels grâce à leurs caméras de haute définition. Deux autres capteurs au-dessus et en-dessous de la pièce surveillent les déviations de fil et autres défauts potentiels. C’est ce qu’on appelle le détecteur de trachéide, une composante centrale au système.

« Toutes les données obtenues par les capteurs et autres senseurs sont transmises en temps réel aux ordinateurs, reprend M. Payant. Les logiciels cumulent toutes les informations sur chaque pièce et appliquent le gradage selon les paramètres du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ). » 

Le système stocke ces informations dans une base de données Microsoft SQL, qui peut compter jusqu’à 150 000 pièces de bois avec toutes leurs caractéristiques, images comprises. Chaque pièce est numérotée et le système permet d’obtenir ces informations en les visionnant même à distance sur un iPad.

Pas droit à l’erreur

Les normes du CIFQ précisent que les erreurs de gradage ne doivent pas dépasser 5% dans un seul paquet de bois. Or, la production défile jusqu’à 3000 pieds minute.

« Dans ces conditions, un gradeur humain n’est pas aussi précis que la machinerie, qui ne se fatigue jamais et qui travaille dans les fractions de seconde, commente Robert St-Martin. Le système trachéide d’Autolog lit les pores du bois et enregistre jusqu’à 27 000 images par seconde. Pour nous, ça fait la différence entre une usine qui réalise des pertes ou des bénéfices. »

Forex devrait rentabiliser en une seule année son investissement de 1,3M$ dans ses opérations de planage.


D’autres investissements à venir

L’entreprise n’a pas encore fini d’investir dans sa scierie de Ferme-Neuve. Elle prévoit ajouter pour un million de dollars ad- ditionnels d’équipements cette année et l’an prochain. Forex, qui est une société privée appartenant à la famille Cossette, finance elle-même ses améliorations. La scierie de Ferme-Neuve compte une soixantaine d’employés et est alimentée par nombre des fournisseurs en forêt et dans le camionnage, qui emploient pour leur part plus de 200 personnes. Le chiffre d’affaires de Forex à Ferme-Neuve joue dans la vingtaine de millions de dollars. Le siège social du groupe est à Mont-Laurier.

Autolog, de son côté, est basée à Blainville, où elle fabrique également ses produits. L’entreprise compte aussi une soixantaine d’employés et vend ses produits principalement au Canada, aux États-Unis (son plus gros marché), au Chili, en France, en Suède, en Belgique et en Irlande. Ses clients sont surtout des usines de sciage et de planage de bois d’oeuvre et de bois franc ainsi que des usines de panneaux. Elle vient tout juste d’installer des systèmes en Nouvelle-Zélande.

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