Les banques électroniques ont la cote

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, Section Dans vos poches, 21 avril 2014

On peut lire l’article ici.

Taux élevés sur les dépôts, faibles sur les prêts, comptes sans frais. Trop beau pour être vrai ? C’est l’interrogation d’un lecteur, qui se demande si les banques directes, ou électroniques, sont dignes de confiance. La réponse, c’est oui.

Pourquoi? Parce que leurs coûts sont ramenés au minimum: elles ne font affaire avec leurs clients que par internet, téléphone ou avec des applications pour tablettes numériques et téléphones intelligents. Elles n’ont pas à supporter les baux, les employés et les heures d’ouvertures des succursales des banques traditionnelles. C’est une recette du succès toute simple, explique Keith Sjögren, associé chez Investor Economics.

«Les grandes banques ont chacune autant de succursales que j’ai de clients, explique Peter Aceto, président et chef de la direction de la Banque Tangerine, le nouveau nom d’ING Direct. Leurs coûts sont énormes. Comme nous ne supportons pas un tel réseau, nous refilons ces économies à nos clients.»

«Quand j’ai commencé avec ING Direct, nous étions un joueur de niche concentré sur l’épargne, poursuit-il. Aujourd’hui, nous offrons comptes chèques, hypothèques, fonds communs de placement et autres produits d’investissements. Et nos études disent que 12 millions de Canadiens sont désormais ouverts à faire affaire avec une banque sans succursales.» Tangerine, qui compte 950 employés, deux millions de clients, prés de 30 milliards (G)$ de prêts hypothécaires et autant en dépôts, lancera l’an prochain sa propre carte de crédit.

« Les clients dorment au gaz »

En juin, ses clients auront un accès gratuit aux guichets automatiques de la Banque Scotia, qui a acheté ING Direct en 2012, pour 3,1 G$.

«Les clients dorment au gaz, quand ils gèrent leur argent. Notre publicité les réveille. Ils viennent chez nous et peuvent ensuite se rendormir!», a déjà déclaré le fondateur d’ING Direct au Canada, Arkadi Kuhlmann, le Steve Jobs du monde bancaire.

Rendement autour de 1,8 %

Êtes-vous rassurés? Tangerine et les banques similaires, comme le Choix du Président (qui appartient à la Banque CIBC), Manuvie, Bridgewater, ICICI, Fiducie People ou Canadian Direct (il y en a une douzaine, basées dans l’Ouest Canadien ou à Toronto) offrent toutes la protection de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC) jusqu’à 100 000 $ par client, par type de produit (épargne, CELI, fonds commun…). Elles offrent aussi des rendements autour de 1,8 % pour les comptes d’épargne de base, Tangerine étant… une des moins généreuses à ce chapitre (1,3 %).

Les plus généreuses (1,9 %) sont AcceleRate Financial, de Winnipeg, et Canadian Direct, d’Edmonton. Mais leurs sites internet sont 100 % anglais. Même Canadian Tire a sa propre banque (1,5 %)!  

Par contre, Tangerine offre une promotion à 2,5 % pour quelques mois à ses nouveaux clients. Tout comme le Choix du Président et la très québécoise La Capitale, avec son compte Suisse.

Certes, on a vu des banques électroniques fermer, comme Allied Bank. Mais c’est rarissime. Et les banques directes doivent se conformer à la réglementation canadienne des institutions financières, la plus sévère au monde en matière de solvabilité.

De bonnes parts du marché

Cela dit, une banque électronique va-t-elle prendre davantage de risques pour gagner des parts de marchés en prêtant à n’importe qui? «Au contraire, nous sommes reconnus comme assez conservateurs, réplique Peter Aceto. Nos risques sont certes différents des banques traditionnelles, mais nous devons tout de même générer un rendement stable et consistant pour nos actionnaires…»

Les banques électroniques grugent rapidement des parts de marché aux banques traditionnelles. Tangerine a attiré 100 000 nouveaux clients en 2012, autant en 2013 et s’attend à atteindre cet objectif cette année. Le monde évolue. Le secteur bancaire n’y échappe pas.

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