Sur­vivre au mois du di­vorce

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divorcePu­blié dans le Jour­nal de Mont­réal/​Jour­nal de Qué­bec, sec­tion Dans vos poches, 19 fé­vrier 2015

On peut lire l’ar­ticle ici.

Votre ma­riage a sur­vécu en dé­but d’an­née? Tant mieux! Car vous avez sauvé beau­coup d’ar­gent!

Se­lon les avo­cats en pra­tique fa­mi­liale, il s’ins­crit plus de di­vorces en dé­but d’an­née com­pa­ra­ti­ve­ment aux autres mois de l’an­née, rap­porte An­dré Gou­dreau, di­rec­teur ré­gio­nal du Groupe In­ves­tors pour la Mau­ri­cie. «On di­rait que les gens dé­cident sou­vent de re­par­tir à zéro après la pé­riode des Fêtes, qui est émo­tion­nel­le­ment très char­gée», dit-il.

Mais un di­vorce, c’est un trem­ble­ment de terre dans les fi­nances fa­mi­liales. Se­lon le ma­ga­zine Ca­na­dian Lawyer, di­vor­cer à l’amiable au Ca­nada coûte en moyenne entre 1000 $ et 2600 $. Avec un di­vorce contesté, ça grimpe entre 7300 $ et 74 000 $, pour une moyenne de 13 000 $. Et si un des époux pos­sède une en­tre­prise moin­dre­ment pros­père, la fac­ture ex­plose. Puis s’ajoute toute une pa­no­plie de frais ex­tra­ju­di­ciaires.

Pen­sions ali­men­taires

Avec des en­fants en­core aux études s’ajoutent aussi les pen­sions ali­men­taires. Au Qué­bec, les tables gou­ver­ne­men­tales in­diquent une pres­ta­tion an­nuelle de 5000 $ pour un pre­mier en­fant, pour un re­venu brut d’en­vi­ron 30 000 $. Ajou­tez 1000 $ par tranche de re­venu de 10 000 $ et en­vi­ron 2000 $ par en­fant ad­di­tion­nel. Et le paie­ment de la pen­sion s’ar­rête à la fin de ses études à temps plein, pas à la ma­jo­rité. Cer­tains pa­rents voient ainsi ac­ca­pa­rés près de 50 % de leur re­venu net!

De plus, le re­venu moyen des couples de di­vor­cés ca­na­diens entre 67 et 80 ans baisse de 37 %, rap­por­tait QMI en 2011. Au Qué­bec, le re­venu mé­dian des femmes di­vor­cées de 78 à 80 ans chute de 73 % par rap­port à leur re­venu fa­mi­lial mé­dian de 54 à 56 ans, se­lon le site Je Com­prends de la Banque Na­tio­nale. Un mal­heur ne vient ja­mais seul: la dé­pres­sion frappe 40 % des amou­reux lar­gués.

Se­lon l’Ins­ti­tut de la sta­tis­tique du Qué­bec, 42 % des ma­riages au Qué­bec éclatent avant le 25e an­ni­ver­saire du couple. Sur 1000 ma­riages cé­lé­brés après 1971, 31 sont rom­pus par un di­vorce au bout de cinq ans, 109 après 10 ans et 247 après 20 ans. Un son­dage du Groupe In­ves­tors de no­vembre 2013 montre que 54 % des Ca­na­diens ayant di­vorcé à 50 ans ou plus ont eu du mal à prendre des dé­ci­sions d’ordre fi­nan­cier liées au di­vorce, et 31 % ont été dé­pas­sés par la charge de tra­vail lors­qu’ils ont dû mettre de l’ordre dans leurs fi­nances post-di­vorce. Plus de la moi­tié (53 %) ont dit qu’ils avaient dû mo­di­fier leurs plans de re­traite. De plus, 74 % des di­vor­cés qué­bé­cois doivent re­por­ter leur re­traite!

Conjoints de fait

«Une sé­pa­ra­tion a des consé­quences plus dra­ma­tiques chez les conjoints de fait. Ça peut de­ve­nir une guerre si les ex ne s’en­tendent pas, re­prend M. Gou­dreau. Chez les gens ma­riés, la loi sur le pa­tri­moine fa­mi­lial règle bien des choses. Mais pas tout.»

Ce der­nier évoque sou­vent des com­pli­ca­tions au­tour du par­tage du pa­tri­moine com­mun ac­cu­mulé du­rant le ma­riage, peu im­porte le ré­gime ma­tri­mo­nial (REER, ré­gimes de re­traite). «Cer­tains couples sé­pa­rés doivent co­ha­bi­ter pen­dant des mois avant de trou­ver un ache­teur pour la mai­son, car ils n’ont pas les moyens de vivre au­tre­ment, com­mente M. Gou­dreau. Si­non, tout vient en double pour les sé­pa­rés: lo­ge­ment, élec­tri­cité, chauf­fage, té­lé­com­mu­ni­ca­tions… En consé­quence, es­sayez de conclure votre di­vorce dans la paix, ça coûte tel­le­ment moins cher! »

Nos conseils

– Tout va bien? Met­tez vos pa­piers en ordre (tes­ta­ment, man­dats) et si­gnez un contrat de vie com­mune de­vant no­taire si vous êtes en union de fait.

– Ça chauffe? In­ves­tis­sez dans un psy­cho­logue spé­cia­lisé en thé­ra­pie de couple.

– C’est l’im­passe? Mi­sez sur un mé­dia­teur et un conseiller fi­nan­cier pour mieux com­prendre vos droits et obli­ga­tions fi­nan­cières et fis­cales, avant de contac­ter l’avo­cat.

– Pen­sez à vos en­fants au lieu de cher­cher à faire payer votre ex, si­non, c’est le juge qui pen­sera à vos des­cen­dants, avec des consé­quences né­fastes pour vos re­ve­nus.

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