La banlieue, moins chère qu’en ville?

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banlieuePublié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 8 avril 2015

On peut lire l’article ici.

Vous voulez vous acheter une maison? Vous pensez que la banlieue est moins chère que la ville? Refaites vos calculs.

Certes, le prix au pied carré d’une maison sera probablement moins élevé à Saint-Amable, Saint-Colomban ou Mascouche, qu’à Ahuntsic, Dollard-des-Ormeaux, sur le Plateau ou même à Pointe-aux-Trembles. Et c’est généralement plus cher dans la Haute-Ville ou à Sainte-Foy qu’à Neufchâtel ou Beauport.

Mais le prix ne fait pas foi de tout. Il faut aussi tenir compte des besoins de votre famille, de la qualité et du coût de la vie, de votre budget, de vos liquidités et de la valeur de votre actif.

Par exemple, une majorité de jeunes familles misent sur la banlieue parce qu’ils estiment qu’ils ne peuvent se payer l’équivalent à Montréal. Pourtant, la vie banlieusarde comporte souvent des coûts cachés insoupçonnés, confirmés par des études qui se multiplient. Prenez les transports: une voiture moyenne coûte environ 10 000 $ par année à rouler (achat/location, essence, entretien, amortissement). Au bout de 25 ans, soit la durée normale d’une hypothèque, cette deuxième voiture banlieusarde financera votre maison située en ville.

Plus ou moins ?

En 2013, Luc Gagnon et Pierre-Olivier Pineau, de HEC Montréal, ont démontré qu’un couple avec deux enfants vivant en ville avec une seule voiture peut acheter une maison de 210 000 $ plus cher que le même ménage ayant choisi la banlieue et deux autos. S’ils roulent 20 000 km par année, ça équivaut à une hypothèque de 160 000 $. En fait, sur 40 ans, le coût de la vie sera moins élevé pour un couple se déplaçant en transports en commun, même si leur maison coûte 250 000 $ de plus à Toronto qu’à la banlieue, selon le Globe & Mail. Même logique à Montréal et à Québec.

De plus, lorsque viendra le temps de revendre votre maison, à l’aube de la retraite ou même bien avant, la plus-value sera bien moindre en banlieue, où la valeur des maisons grimpe moins rapidement qu’en ville. Certaines sources parlent d’une différence de 1 % par année. En fin de compte, vous aurez dépensé autant d’argent pour faire la navette entre le boulot et votre paradis banlieusard que si vous aviez acheté en ville. Surtout, vous vous serez tapé entre deux et trois heures par jour dans le trafic (l’équivalent d’un mois et demi passé en famille ou à vélo).

Autre erreur courante: les gens achètent pratiquement TOUJOURS trop grand, spécialement en banlieue. Parce qu’il est moins cher qu’en ville, vous ajoutez de l’espace de plancher… qu’on doit entretenir, nettoyer, assurer, financer et qui sera taxé en conséquence.

Au rayon des coûts cachés: la piscine, que vous aurez à entourer d’une clôture et à pourvoir en accessoires pour l’entretenir et la chauffer. Dans une autre chronique, j’avais établi une facture moyenne de 10 000 $ pour l’achat et de 2000 $ pour l’entretien et le chauffage annuel. Aussi bien fréquenter la piscine publique intérieure de mon quartier, ouverte à l’année, payée par le contribuable (pas juste vous) et dont l’entretien ne mobilise pas une heure de chaque journée de votre très court été.

 

Nos conseils

  • Le salon d’apparat, le boudoir du deuxième, l’immense sous-sol, l’escalier monumental, les quatre salles de bains et le gigantesque walk-in sont-ils nécessaires?
  • En ville, plusieurs propriétaires achètent un duplex ou un triplex, le revenu de location payant une partie de l’hypothèque (l’entretien ou la rénovation d’un bungalow n’est pas déductible d’impôt).
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