Comment rentabiliser son auto?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 19 juin 2015
On peut lire l’article ici.
À cette question, vous pensez tout de suite à Uber, n’est-ce pas? Erreur.
On pourra bientôt rentabiliser sa voiture même quand elle ne roule pas. Ça va commencer avec les modèles de luxe, mais dès que les systèmes de verrouillage numérique vont se démocratiser (c’est déjà le cas avec GM), vous pourrez vous servir du coffre de votre voiture comme point de chute pour les livreurs et les services de messagerie.
C’est déjà une réalité en Europe, où Volvo a conçu une technologie avec Ericsson. Audi vient tout juste de lancer son propre système.
En gros, vous faites un achat avec votre ordi, votre tablette ou votre téléphone. Après avoir payé, vous programmez la livraison à… votre voiture! Le système s’occupe de la localiser par GPS et produit une clé numérique utilisable une seule fois par le livreur, qui ne permet que l’ouverture du coffre. Il y place votre commande, referme et repart pour sa prochaine livraison. L’auto, elle, demeure verrouillée pendant que le système vous envoie un courriel ou un texto pour confirmer la livraison.
Vous n’avez donc plus à attendre pendant des heures, à vous déplacer si vous avez manqué le livreur, à faire un détour par le magasin ou par le supermarché après le travail.
Car Volvo a mené ses premières expériences au Royaume-Uni avec des marchés d’alimentation. Les utilisateurs ont massivement apprécié. Le service sera lancé dans les prochaines semaines en Suède et, par la suite, déployé partout dans le monde. À Munich, en Allemagne, Audi teste une technologie semblable avec le messager DHL. Le lancement planétaire est fixé à l’an prochain. Évidemment, votre voiture doit être longtemps immobilisée et votre coffre ne doit pas être un haillon vitré, pour éviter les vols.
L’auto bien aimée
L’automobile, c’est souvent notre salle à manger, notre bureau et même notre dortoir! Mais, quand on achète une voiture, on acquiert surtout le droit de la stationner. Selon plusieurs études, elle l’est en moyenne 95 % du temps! Pourquoi ne pas rentabiliser cette dépense?
Car le stationnement n’est pas gratuit. Une place dans un immeuble à condos coûte en moyenne 40 000 $ à 50 000$ à Montréal, mais certains espaces se revendent 100 000 $! Une place à l’extérieur coûte en moyenne 15 000 $. Construire un garage attenant à une maison, c’est 40 000 $. Repaver son entrée, entre 2000 $ et 5000 $ selon la surface. Comptez le double pour du béton ou du pavé uni. À cela s’ajoute le déneigement, inclus dans les frais de copropriété, mais en sus pour les espaces privés (de 150 $ à 300 $ par hiver). Louer une place au sous-sol d’une tour de bureaux coûte au minimum 300 $ par mois à Montréal (100 $ à 200 $ à l’extérieur, selon le quartier).
L’automobile elle-même coûte annuellement entre 9900 $ et 13 000 $, selon le modèle (achat ou location, essence, amortissement, entretien, pièces, financement). La majorité des ménages y consacre 30 % de son budget.
L’idée de se faire livrer des achats à sa voiture pourrait séduire beaucoup de gens: le parc automobile québécois augmente de 80 000 véhicules par année, 1,9 % depuis 15 ans, soit plus que la population (1,1 %)!
Avouez que ce serait chouette de repartir du travail avec les achats de la journée dans son coffre et, pourquoi pas, le souper!