Vous fumez du pot? Dites-le à votre assureur!
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 14 octobre 2015
On peut lire l’article ici.
En début de campagne électorale, Justin Trudeau, chef du Parti libéral, a promis de décriminaliser la marijuana. Qu’en pense votre assureur vie?
Contrairement à ce que bon nombre de gens croient, l’assureur n’a aucun préjugé contre le pot. Mais il tient à connaître votre consommation. Car il y a une différence entre un fumeur occasionnel ou un accro. Dans le premier cas, votre habitude n’aura aucune incidence sur votre espérance de vie. Mais pour un fumeur régulier, ce sera peut-être le cas.
L’assureur voudra déterminer l’impact de votre consommation sur votre état de santé en général. Si votre bilan est parfait, ce serait surprenant que l’assureur refuse de vous accorder une protection.
La mari, c’est comme l’alcool, la cigarette ou le cigare: un assureur apprécie la modération. Si votre conseiller en assurance vous pose des questions sur votre consommation de toutes ces substances, vous dites la vérité, toute la vérité. Et vous cochez les bonnes cases dans le questionnaire. Car les conséquences peuvent être graves.
On a vu des assureurs annuler rétroactivement une police ou refuser de verser une indemnité au décès, car l’assuré avait affirmé être non-fumeur dans sa déclaration initiale, pour économiser sur la prime. Mais il fumait régulièrement la cigarette ou du pot.
Cela dit, si votre conseiller omet de vous demander si vous consommez du pot, vous n’êtes pas obligé de répondre. L’assureur ne pourra refuser de verser le capital à votre décès pour refus de divulguer une information qu’il ne vous a pas demandée! Mais assurez-vous que le questionnaire ne comporte aucune question ni réponse sur le sujet avant de le signer. Malgré cela, je suggère de le dire au conseiller. Ce sera à lui de juger si c’est approprié de transmettre le renseignement à l’assureur.
Car celui-ci a le fardeau de la preuve et il exigera certainement un rapport de votre médecin si votre police prévoit une indemnité importante, de plus de 150 000 $ par exemple. À un million, ils vont sûrement vous poser des questions pointues sur vos habitudes de vie, votre santé et celle de votre famille! Et vous aurez certainement à uriner dans une petite bouteille ou même donner un peu d’hémoglobine…
Que vous ayez une ordonnance du médecin pour consommer de la mari n’y changera rien, au contraire. Cela indiquera que vous avez une condition médicale assez grave.
Par contre si, au moment de faire votre demande, à 22 ans, vous êtes non-fumeur, puis vous cédez à la nicotine à 40 ans et que vous fumez encore à votre décès, à 52 ans, l’assureur paiera.
Enfin, on a souvent vu des conseillers réussir à faire diminuer une prime après qu’un fumeur eut cessé de consommer du tabac, après plus d’un an.
CONSEILS
- Arrêtez de fumer la cigarette: la prime peut parfois doubler entre fumeur et non-fumeur.
- Une fois la police émise, un assureur ne peut plus exiger de test médical.
- Le vapotage avec nicotine laisse des traces dans votre urine, tout comme la cigarette normale.