Dettes, pa­tri­moine et re­traite ne font pas bon mé­nage

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dettes patrimoine retraitePu­blié dans le Jour­nal de Mont­réal/​Jour­nal de Qué­bec, sec­tion Dans vos poches, 15 mars 2017

On peut lire l’ar­ticle ici.

Vous vou­lez vivre une belle re­traite et lais­ser un hé­ri­tage? Li­qui­dez vos dettes!

Se­lon Sta­tis­tique Ca­nada, 42,5 % des 65 ans et plus et 70,3 % des 55 à 64 ans sont en­det­tés. La dette moyenne des plus de 65 ans, ex­cluant l’hy­po­thèque, at­teint 15 000 $, es­ti­mait Equi­fax l’an der­nier. Plu­sieurs études confirment que re­trai­tés et pré­re­trai­tés (les 50 ans et plus) voient leur taux d’in­sol­va­bi­lité et de faillite bon­dir. Au Qué­bec, plus d’une faillite sur quatre est liée à une per­sonne de plus de 56 ans.

Les dettes de consom­ma­tion (ex­cluant l’hy­po­thèque) des Ca­na­diens de 65 ans et plus ont grimpé de près de 70 % de­puis cinq ans, la plus forte hausse de tous les groupes d’âge. En­fin, 20 % des dettes des re­trai­tés qué­bé­cois sont liées à une hy­po­thèque et 57 % re­pré­sentent des dettes de consom­ma­tion (marges et cartes de cré­dit, prêts per­son­nels).

Pour­quoi faut-il se dé­bar­ras­ser de ses dettes avant la re­traite? Pour pou­voir vivre, tout sim­ple­ment. À la re­traite, votre re­venu baisse puisque vous vi­vez de vos rentes pri­vées et pu­bliques. Après im­pôt, votre re­venu net est beau­coup moins élevé que du­rant la pé­riode ac­tive. Et si vous dé­cais­sez plus que le mi­ni­mum au­to­risé de vos REER pour fi­nan­cer des dé­penses, vous ris­quez une im­po­si­tion très éle­vée… ce qui di­mi­nue en­core votre marge de ma­nœuvre. Or, le coût de la vie aug­mente (de plus de 2 % par an­née), mais pas vos rentes.

Si vous ne payez que vos dé­penses cou­rantes (nour­ri­ture, lo­ge­ment, dé­pla­ce­ments, ha­bille­ment, loi­sirs, etc.), ça peut al­ler. Ça se corse si vous ajou­tez une hy­po­thèque et un ou plu­sieurs prêts. Et cer­taines dé­penses s’ajoutent au grand âge: mé­nage, cer­tains mé­di­ca­ments, soins spé­cia­li­sés… Plu­sieurs re­trai­tés se trouvent ainsi dans le rouge ou for­cés de re­gar­der la télé du ma­tin au soir, car ils n’ont pas d’ar­gent pour sor­tir, sauf pour prendre une marche! Une per­sonne âgée sur dix vit sous le seuil de faible re­venu, se­lon l’Ins­ti­tut de la sta­tis­tique du Qué­bec.

Ex­pli­ca­tions

Pour­quoi les gens se re­trouvent-ils en­det­tés si tard dans leur vie? Parce qu’ils ont acheté une mai­son ou ont eu des en­fants tar­di­ve­ment, ou en­core ils sont di­vor­cés ou sé­pa­rés et vivent seuls…

D’autres ont dé­pensé sans comp­ter pen­dant toute leur vie ac­tive et ont uti­lisé l’équité de leur mai­son pour fi­nan­cer leur train de vie jus­qu’à la re­traite. En­fin, plu­sieurs re­trai­tés bri­co­leurs ré­novent leur lo­ge­ment et… s’en­dettent sans le réa­li­ser.

Com­ment payer ses dettes ?

Plus vous êtes jeune, plus vous ar­ri­ve­rez ra­pi­de­ment à la li­bé­ra­tion. Et il est pos­sible de le faire en quelques an­nées à peine, sans que ça fasse mal. Com­ment? En mo­di­fiant lé­gè­re­ment son train de vie et en adop­tant l’épargne sys­té­ma­tique.

Par exemple: faites votre café au lieu de l’ache­ter (5 $ par jour = 88 471 $ sur 30 ans); pré­pa­rez un lunch (10 $ par jour = 176 942 $ sur 30 ans).

Il faut aussi aug­men­ter votre épargne. Le moyen le moins dou­lou­reux: ins­tau­rer des vi­re­ments sys­té­ma­tiques vers un compte REER. Par exemple, 29 $ par se­maine (1500 $ par an­née, ren­de­ment an­nuel moyen de 6,5 %) à par­tir de 35 ans re­pré­sentent 129 562 $ à 65 ans.

 

CONSEILS

  • Dé­bar­ras­sez-vous de vos cartes de cré­dit de ma­ga­sin (ne gar­dez qu’une ou deux cartes) et ra­me­nez vos soldes à zéro le plus vite pos­sible.
  • Faites un bud­get avant et après la re­traite.
  • Réa­li­sez une pla­ni­fi­ca­tion de re­traite avec un conseiller fi­nan­cier.
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