Les périls de l’automobile louée à long terme
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 14 septembre 2017
On peut lire l’article ici.
Vous rapportez votre auto louée au bout de trois ans ? Attention aux frais imprévus !
Le concessionnaire automobile (souvent l’intermédiaire du locateur) fera une inspection du véhicule. Plusieurs sources m’ont confirmé que le « ticket de passage » se situe à 1000 $ : les locateurs « trouvent » des défauts qui totaliseront une telle somme… et vous les facturent. « C’est un montant courant. On voit souvent des factures grimper à 2000 $ ou 3000 $. Il faut être très vigilant », commente Georges Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA).
Par exemple, si vous avez remplacé un ou deux pneus avec une marque différente, le locateur peut exiger quatre pneus neufs de remplacement. Ou de changer la lunette arrière, le pare-brise ou le capot pour cause d’égratignures.
Ces exigences ne sont souvent pas justifiées, car la loi précise que le véhicule doit être remis en tenant compte de l’usure normale, pas en parfait état. Mais qu’est-ce que l’usure normale ?
Certains consommateurs se voient imposer des frais pour des dommages qu’ils n’avaient jamais vus avant de remettre le véhicule. On leur dit que le véhicule a été inspecté, réparé et livré chez l’encanteur. Le consommateur n’a aucun recours. Pire : s’il se plaint, certains locateurs menacent d’inscrire une note à leur dossier de crédit ! La plupart encaissent le coup pour ne pas avoir à braver la tempête.
Certains locateurs changent de fabricant automobile et leurs clients écopent des représailles par le concessionnaire. Par contre, si ce dernier veut conserver votre clientèle, il sera peut-être accommodant.
L’Office de la protection du consommateur (OPC) a reçu 45 plaintes, en deux ans, liées à des réclamations de fin de bail de véhicules neufs pour des locations à long terme.
Protégez-vous
La meilleure manière de ne pas se faire coincer, c’est de faire faire l’inspection de son véhicule une dizaine de jours avant la fin du contrat de location par un garagiste recommandé par l’APA ou la CAA.
Ainsi, vous connaîtrez les réparations à faire et leur coût. Et vous pourrez même les effectuer sur-le-champ. Vous aurez un document officiel attestant de l’évaluation ou des réparations, donc une arme solide de négociation.
Vous pouvez aussi faire réduire la facture en optant pour des pièces ou des pneus de remplacement usagés. Ou de polir et retoucher certaines égratignures au lieu de remplacer la vitre ou le panneau.
CONSEILS
- Vous avez un délai de dix jours pour effectuer par vous-même les réparations.
- Attention aux défauts du véhicule qui passent pour de l’usure normale (ex. : rouille prématurée) !
- Si le locateur a encaissé son dépôt de sécurité pour couvrir des réparations que vous contestez, vous pouvez le poursuivre aux petites créances (d’où le rapport d’inspection indépendant).
- Vérifiez votre dossier de crédit (Equifax ou TransUnion) : si le locateur y a inscrit une note défavorable, vous pouvez à votre tour y ajouter une contestation et poursuivre le locateur pour atteinte à votre réputation.
- Prenez des photos de l’intérieur et de l’extérieur du véhicule, pour prouver les dommages existants ou non.
- De la lecture de l’OPC : bit.ly/2fcP4xs , de l’APA : apa.ca/retourdelocation.asp