Surveillez vos garanties
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 17 janvier 2018
On peut lire l’article ici.
Rien n’est absolument garanti dans la vie. Même les garanties ! On l’a vu avec la fermeture de Sears.
Un de nos lecteurs nous a écrit pour demander si la garantie de ses outils Craftsman allait être honorée après la disparition du détaillant. Sears ne se gênait pas pour mettre en valeur la fameuse garantie à vie de cette marque maison. Hélas ! Comme Sears disparaît, et que Craftsman était une marque maison du détaillant (Sears était donc le fabricant des outils), la garantie aurait disparu avec le détaillant.
Mais Stanley Black & Decker a acheté la marque Craftsman pour 900 millions (US) l’an dernier. Et les produits sont désormais vendus chez RONA et Lowe’s Canada. Dans son site Internet, Craftsman indique que les garanties continueront donc d’être honorées.
Transparence
Une autre lectrice nous écrit au sujet d’un sac Mrick, offert à 25 % de rabais. Or, la vendeuse du magasin l’avertit que comme le sac est en solde, la garantie n’est plus offerte. Elle se demande si elle devrait l’acheter au prix régulier pour conserver la garantie. Le sac en vaut-il la peine ? Est-il de qualité supérieure ?
Vérification faite auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC) : rien, dans la loi, n’interdit à un commerçant d’offrir une garantie conventionnelle plus restreinte que celle offerte normalement si le produit est en solde. Du moment que ce soit transparent : le commerçant doit l’indiquer en magasin ou dans la publicité.
Trois types de garanties
Qu’est-ce que la garantie conventionnelle ? Aussi appelée « garantie de base », elle découle de la vente d’un produit. Elle est normalement honorée par le fabricant, et elle vient avec des restrictions (par exemple, une durée d’un mois ou d’un an). Certaines garanties de ce type sont à vie, comme celle des outils Craftsman.
Il existe aussi la garantie légale, qui découle de la loi québécoise. Elle est obligatoire et gratuite : ni le commerçant ni le fabricant ne peuvent s’y soustraire.
Pour la faire honorer, vous vous adressez à l’un ou à l’autre, ou aux deux. Cette garantie prévoit qu’un bien doit pouvoir servir pour un usage normal pour une durée raisonnable, ce qui couvre les défauts cachés de fabrication.
Normalement, le commerçant ou le fabricant doivent soit remplacer ou réparer le produit (ou les pièces défectueuses) à leurs frais, ou vous offrir un remboursement total ou partiel.
Enfin, il y a les garanties complémentaires ou prolongées, que le commerçant tente souvent de vous vendre à l’achat d’un produit. Gérées par un tiers (généralement un assureur), elles couvrent les défauts de fabrication au-delà de l’échéance des garanties conventionnelles et légales.
CONSEILS
- Depuis des années que j’écris cette chronique, je ne cesse de répéter qu’acheter la garantie prolongée équivaut à jeter son argent par la fenêtre. D’autant que certaines cartes de crédit offrent gratuitement cette couverture. Un produit qui menace de faire défaut après plusieurs mois ou un an n’est pas digne d’être acheté.
- De la lecture de l’OPC sur les garanties : bit.ly/2mdvdAP ; aussi : bit.ly/2EoJhz1