Les dangers de prêter de l’argent à un proche

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 19 avril 2018

On peut lire l’article ici.

Selon des études, plus de 60 % des Québécois ont prêté de l’argent à un proche et… le quart n’a jamais revu son fric ! L’argent et l’amitié (ou l’amour) font rarement bon ménage.

Il y a des conséquences à prêter de l’argent à votre ami, conjoint ou enfant.

On prête à un proche en cas de maladie, études, perte d’emploi, achat important, s’il se lance en affaires ou consolide des dettes, s’il a un mauvais dossier de crédit ou veut établir une mise de fonds pour acheter une propriété.

Avant de prêter, il faut être certain qu’on sera remboursé… ou qu’on ne reverra jamais l’argent. Si vous êtes mal à l’aise, refusez, quitte à endurer un froid plutôt que d’être frustré ou de mettre fin à une relation.

Inversement : on évitera de solliciter un emprunt pour ne pas subir reproches ou messages répétés qu’il vous a sauvé la vie.

Conséquences :

  • D’autres membres de la famille perçoivent le prêt comme du favoritisme.
  • Un prêt peut encourager un comportement néfaste qui cause l’endettement.
  • Un prêt consenti à un proche majeur peut être imposé si l’emprunteur verse de l’intérêt à un taux annuel supérieur à celui de Revenu Québec (autour de 3 %). Fiscalement, parfois, le prêt doit être remboursé en un an.
  • En cas de décès, un prêt important est-il inscrit au testament, est-il déduit de l’héritage de l’emprunteur ?
  • En cas de faillite de l’emprunteur, seules les garanties notariées sont reconnues.
  • Si l’emprunteur est mineur, les recours sont limités.
  • Être contresignataire affecte négativement votre cote de crédit.
  • Si le prêt n’a pas été remboursé au bout de trois ans et que vous n’avez fait aucune démarche de recouvrement, dites adieu à votre argent.

Comment dire non :

  • Dites simplement que, malgré les apparences, vous n’avez pas les moyens.
  • Vous avez été échaudé par le passé (donnez un exemple).
  • Aidez autrement : payez une passe d’autobus au lieu de financer les réparations d’une voiture.
  • Répondez que vous allez réfléchir et reprenez la discussion devant témoin.
  • Aiguillez l’emprunteur vers un conseiller financier, l’ACEF, un syndic de faillite.

Comment prêter :

  • Pour les montants de plus de 500 $, exigez une reconnaissance de dette comprenant échéance, conditions et intérêt, car c’est vous qui prenez le risque. Si l’emprunteur est en couple, inscrivez qui est responsable.
  • Prêtez un montant acceptable émotivement et financièrement, seulement si vous avez la conviction de faire une différence. Ne prêtez jamais si vos propres finances sont en danger ou si on vous met de la pression.
  • Informez-vous régulièrement de la situation de l’emprunteur si celui-ci a de la difficulté à vous rembourser, sans jamais être autoritaire.
  • Pour les montants importants (5000 $), passez devant le notaire et exigez des garanties écrites en cas de défaut ou de faillite. Consultez un conseiller financier, un fiscaliste ou un comptable. Tenez un conseil de famille.
  • Conservez les documents prouvant le prêt et les paiements (chèque, Interac, PayPal, virement bancaire). Évitez les transactions comptant. Un registre (date, numéro de versement ou de chèque, montant) élimine les mésententes.
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