Le prix de plusieurs produits à surveiller avec l’ALENA

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 2 octobre 2018

On peut lire l’article ici.

Qu’est-ce que le nouvel accord de libre-échange signé hier entre les États-Unis et le Canada changera pour le consommateur québécois ? À court terme, pas grand-chose.

Les trois pays se sont donné 60 jours pour adopter le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), qui remplace l’ALENA. Il faudra attendre des mois, voire des années selon les produits, pour en voir les effets sur nos portefeuilles.

Les voitures

Commençons par les voitures, la plus importante dépense des consommateurs après l’achat d’une propriété. L’industrie automobile est fortement intégrée entre les trois pays (un matériau ou une pièce peut passer la frontière jusqu’à neuf fois). Or, Ottawa n’a pas obtenu que Washington élimine les tarifs sur l’acier et l’aluminium, des matériaux qui influencent lourdement le prix d’une voiture.

Par exemple, le prix de vente d’un RAV4 de Toyota pourrait passer d’un peu plus de 31 000 $ à plus de 43 000 $ avec ces tarifs, annoncés en mai par l’administration Trump. Une vingtaine de modèles populaires sont fabriqués au Canada, dont la Chevrolet Equinox, les Honda Civic et CR-V, la Toyota Corolla.

Le Canada et les États-Unis se sont donné quelques semaines pour clarifier la question.

Donc, le prix des voitures va grimper si ces tarifs sont maintenus. Et comme des élections s’en viennent chez nos voisins, ce ne serait pas surprenant…

Les produits laitiers

Le Canada a cédé sur le système de gestion de l’offre, qui protège notre industrie laitière. En conséquence, on paie plus cher nos produits laitiers qu’aux États-Unis.

Par exemple : un contenant de yogourt aux fraises de Yoplait de 900 g se vend 2,46 $ US (3,14 $ CAN) chez Wal-Mart aux États-Unis, contre 2,57 $ chez Wal-Mart Canada pour… 650 g.

Comme le Canada a accepté d’éliminer les barrières concernant le lait diafiltré, qui sert à la fabrication de yogourts ou de fromage, les producteurs américains de lait diafiltré risquent d’envahir le marché canadien. Mais l’accord prévoit un plafond (3,5 % de nos importations).

Couplé à celui prévu au traité de libre-échange signé récemment avec l’Europe et l’Asie, on parle de 4 % des produits transformés du lait importés au pays. D’où une baisse limitée de prix du yogourt, du beurre et de certains fromages.

Et le lait ?

Je n’ai rien vu, dans le texte de l’accord, qui prévoit une invasion de nos supermarchés par les Américains. Mais comme transporter des camions-citernes de lait coûte très cher, il est permis de douter que le jeu en vaille la chandelle pour les producteurs américains, qui sont déjà en situation de surproduction (l’État du Wisconsin produit à lui seul plus que l’industrie canadienne au complet).

Deux litres de lait Québon se vendent 3,75 $ chez Metro. Un demi-gallon (1,89 litre) de la marque maison de Kroger se vend 1,99 $ à Burlington.

Achats en ligne

Les voyageurs canadiens subissaient les droits de douane les plus élevés au monde jusqu’à hier, avec un plafond de produits détaxés de 20 $. Il passe à 150 $. Pour les escapades de 48 heures ou plus, ce seuil passe à 800 $ (auparavant 200 $ pour 24 h ou plus). Passer l’Action de grâce à New York et y acheter du linge devient soudainement plus attrayant.

Cette limite s’applique également aux achats en ligne. Mais comme les douaniers canadiens interceptent très peu de colis, le consommateur d’ici va continuer à acheter des biens américains sans payer de douane, même si la règle veut que vous déclariez volontairement au fisc canadien la valeur de vos achats. Pratiquement personne ne le fait ou ne connaît cette règle. Entre janvier et juin, le nombre de colis en provenance des États-Unis a tout de même grimpé de 30 %, signale le Conseil québécois du commerce de détail.

À SURVEILLER

  • Voitures : possible forte augmentation des prix
  • Lait : prix stables pour le moment
  • Yogourt, beurre, fromages : légère baisse des prix
  • Volaille : légère baisse des prix
  • Achats en ligne : aucun changement
  • Achats aux É.-U. : hausse du plafond détaxé à 150 $
  • Achats aux É.-U. (voyages + 48 h) : hausse du plafond détaxé à 800 $
  • Prix des médicaments brevetés : prix élevés sur plus longue période
  • Visas des professionnels : pas de changement
  • Prix de certains livres : prix élevés plus longtemps (copyright plus long)
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