L’assurance vie et le pot: on se détend!
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 19 octobre 2018
La légalisation du cannabis change-t-elle quelque chose à votre assurance vie ? Absolument pas.
En fait, les assureurs vie sont relativement indifférents à la question de la légalisation. Car ils considèrent majoritairement les consommateurs de cannabis comme des non-fumeurs !
À leurs yeux, selon la science, les risques pour la santé sont moindres que ceux de la cigarette. Et que les consommateurs fumeront du pot à une fréquence bien moindre que pour le tabac, surtout si le cannabis est mangé plutôt que fumé.
Par contre, si votre joint contient du tabac, c’est une autre affaire. Car nombre d’assureurs ont une tarification plus élevée pour leurs clients amateurs de nicotine.
Donc, lorsque vous faites une demande d’assurance vie individuelle, la majorité des assureurs vous interrogeront sur votre consommation de tabac, sans insister sur le cannabis.
Assurance collective
Pour toutes les couvertures de base en assurance collective, les assureurs ne prévoient pas poser de questions sur la consommation de marijuana récréative, tout comme pour les autres habitudes de vie. Ça pourrait différer si vous voulez des protections additionnelles.
Bien avant la légalisation, une majorité d’assureurs collectifs ont accepté de rembourser la consommation de pot à des fins médicales. Depuis 2001, les médecins en prescrivent légalement surtout pour soulager la douleur, stimuler l’appétit, diminuer les nausées, notamment pour les gens qui suivent des chimiothérapies ou qui souffrent de sclérose en plaques. Depuis ce temps, la science a évolué et souvent confirmé les effets du pot.
Ordonnance
Et, depuis septembre, les consommateurs de cannabis médical n’ont plus besoin d’être inscrits à un projet de recherche pour obtenir une ordonnance de leur médecin.
Car les assureurs exigent toujours d’obtenir cette ordonnance avant d’accorder une indemnisation. Les autorisations médicales ont explosé, passant de 14 000 à près de 300 000 en quelques années, signale l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), qui s’attend à ce que cette hausse se maintienne.
Si votre couverture collective ne rembourse pas la marijuana thérapeutique, c’est peut-être possible avec certaines allocations de dépenses de frais de santé, offerts en assurance collective. C’est le cas chez SSQ, l’Industrielle Alliance, Croix Bleue Medavie, Desjardins et Great West : vérifiez auprès de votre employeur. Certains de ces produits (cannabis et graines de cannabis thérapeutique) sont admissibles à un crédit d’impôt fédéral. D’autres assureurs, comme Manuvie (par l’entremise de Pharmaprix/Shoppers Drug Mart) et Desjardins proposent une couverture complémentaire spécifique.
Normalement, selon les conditions de chaque programme (qui varient en fonction des employeurs), un remboursement annuel varie entre 1500 $ et 6000 $.
Conseils
- Les assureurs vie individuels et la RAMQ ne remboursent pas la marijuana thérapeutique, car elle n’est pas considérée comme un médicament.
- C’est impossible d’acheter votre pot thérapeutique auprès de la nouvelle Société québécoise du cannabis. Il faut continuer de s’approvisionner auprès d’un fournisseur approuvé par Santé Canada.
- Dites toujours la vérité lorsque vous faites une demande d’assurance. La loi est claire : si vous mentez ou omettez des faits importants, un assureur a le droit de ne pas vous indemniser.