Marie-Ève Plamondon-Dupont gagne sa vie à rendre service

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Publié sur le site web du Réseau M, 4 mars 2020

On peut lire l’article ici.

Coup de pouce PME fut fondé en avril 2018 avec un concept tout simple : propager le bonheur en entreprise en offrant des solutions novatrices et concrètes. Le succès est indéniable.

Marie-Ève Plamondon-Dupont et son associée, Hannah Kord, surfent sur la vague de la rareté de la main-d’œuvre. Dans certaines industries ou entreprises, c’est même une crise. L’entreprise offre des services sur mesure et temporaires, pour régler des problèmes urgents et ponctuels. « On veut faire une différence ici, maintenant, explique Mme Plamondon-Dupont. Et ça marche. Dès que les clients font affaires avec nous, ils nous rappellent. » L’approche de l’entreprise est unique et permet à ses clients, des organisations de tous les horizons (notamment des boîtes RH, épiceries, esthéticiennes, groupes communautaires, CDC, SADC, MRC, etc.) d’éviter de faire affaires avec des agences de placement de personnel, qui visent des mandats temporaires, mais tout de même échelonnés sur une plus longue période. Coup de pouce PME regroupe ainsi cinq contractuels : les deux associés et trois travailleurs autonomes surnommées « les caméléons ».

L’entreprise offre le service baptisé Coup de pouce : assumer des mandats urgents et précis. « Du moment que ça s’apprend facilement, on peut le faire », dit-elle. Il s’agit par exemple d’entrées de données, mais pas de la comptabilité, de travailler à la chaîne de montage sans participer à l’élaboration des produits, de rédiger des pages Facebook, mais pas de réaliser le graphisme…

« On se déplace pour aider en cas d’absence soudaine de personnel, ou lorsqu’une entreprise connaît une croissance rapide, ce qui entraîne des débordements dans les tâches, mais pas assez pour embaucher », dit-elle.

Grave pénurie

Avec la pénurie actuelle de main-d’œuvre, plusieurs entreprises peinent à pourvoir leurs postes vacants. Dans certains cas, Coup de Pouce PME va effectuer le travail le temps que son client embauche. Règle générale, certaines tâches sont très en demande, comme alimenter la page Facebook, rédiger des candidatures pour des galas, facturer à distance, remplacer une adjointe administrative pour quelques heures ou quelques jours, entrer des données. À ce chapitre, l’entreprise a déjà transféré en rafale les données des 15 000 clients d’un courtier d’assurance en 30 jours. L’ancien et le nouveau logiciel CRM n’étaient pas compatibles. Le client ne tarissait pas d’éloges…

Une journée type pour un membre de l’équipe peut se traduire par organiser un anniversaire, entrer des données ou des posts Facebook, réaliser un visuel marketing, terminer une brochure, boudiner des documents, découper des étiquettes, enlever des milliers de films protecteurs de produits à expédier… « On a, par exemple, réalisé un sondage auprès de 350 entreprises du Centre-du-Québec pour le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), pour connaître les pratiques et projets en matière de sensibilisation en entrepreneuriat, dit-elle. Il fallait produire les données par secteur d’activité et de MRC. »

« Par notre présence, on enlève souvent une énorme épine dans le pied des entreprises, reprend-elle. Ils nous présentent typiquement une liste de tâches qui mobiliseraient, selon eux, une douzaine d’heures, et qu’on réalise en un avant-midi. On est efficace, car on se concentre sur la tâche. Certains dossiers peuvent sembler insignifiants, mais ils permettent aux entreprises de se concentrer sur les opérations qui rapportent davantage. »

Coup de pouce PME lançait récemment un nouveau service d’appréciation et de reconnaissance en milieu de travail. « C’est, encore une fois, lié au manque de temps, reprend Mme Plamondon-Dupont. On prend en charge tout ce qui est lié en amont, comme l’organisation d’activités régulières, les calendriers, les fêtes… On travaille avec les langages d’appréciation en milieu de travail, grâce à des tests, mais aussi des sondages (pour déterminer le niveau de bonheur) et des questionnaires (qui illustrent les intérêts et préférences des employés). On établit ensuite un plan d’action personnalisé à l’entreprise, qui s’échelonne sur la prochaine année. Par exemple : si les employés aiment qu’on souligne leur anniversaire, on fera préparer le gâteau par des entreprises locales et on va organiser la fête et les activités connexes. Mais ce seront les collègues qui présenteront le gâteau… »

L’entrepreneuriat par la bande

Marie-Ève Plamondon-Dupont s’est lancée en affaires un peu par accident. Elle obtient son diplôme universitaire d’enseignement au primaire en 2012, mais peine à trouver du travail comme suppléante (la porte d’entrée pour percer en enseignement). Elle consulte le Carrefour jeunesse emploi de sa région où elle tombe sur un site internet spécialisé en rigologie, qui offrait une formation intensive dans le sud de la France. La rigologie est la science du bonheur (intelligence émotionnelle, psychologie positive, yoga, etc.). « J’ai senti, par instinct, que c’était pour moi : j’ai suivi cette formation à l’été 2015 puis, en 2016, à l’occasion d’un premier congé de maternité, j’ai aidé une amie à lancer son entreprise en effectuant plusieurs tâches dans des domaines que je ne connaissais pas. J’ai vu un filon. J’ai suivi une formation en lancement d’entreprise pour un projet en lien avec la rigologie, mais je n’y voyais pas de rentabilité à court terme. C’est à ce moment que j’ai réalisé l’impact d’un éventuel service de type coup de pouce : ça me permettrait de travailler à la notion de bonheur en entreprise. »

Très rapidement, l’entrepreneure est débordée par toutes les tâches qu’entraîne le statut de chef d’entreprise. Elle fait la rencontre de son associée, avec qui elle met en place la méthode de gestion Gazelle, qui produit des résultats qu’elle qualifie d’incroyables. « On est devenues hyperefficaces du jour au lendemain », dit-elle.

L’étape du mentorat

L’an dernier, elle s’est tournée vers le mentorat pour entrepreneurs. Une expérience qu’elle chérit. « Mon mentor a une capacité extraordinaire à conceptualiser ce que je vis, dit-elle. Il me fait faire des liens que je ne soupçonnais pas. J’ai développé une belle confiance en moi. Le mentorat se distingue de tous les autres services parce qu’on est dans l’écoute active, et non dans les conseils.  C’est le mentoré qui trouve les solutions. C’est axé sur le savoir-être : je ne me sens pas jugée. Tout ce que je vis, c’est correct. Ce que je suis, c’est correct. Si je veux changer ceci ou cela, c’est correct. J’ai le droit d’assumer mes choix. C’est de l’or en barre! »

« Dans les services habituels d’accompagnement des entreprises, on applique des recettes, poursuit-elle. En mentorat d’affaires, c’est toi le cuisinier, c’est toi qui décides des ingrédients. »

Mission France 2020

L’entrepreneure souligne que le poste de Chief happiness officer est très répandu en France. « On les appelle les « happyculteurs », ou « responsables du bonheur au travail », révèle-t-elle.

« Grâce à la Mission France 2020, organisée par le Réseau M, je vais donc rencontrer des entreprises axées sur le bonheur au travail, notamment une boîte en ressources humaines qui effectue des études sur des services que nous pourrions adapter au marché québécois, dit-elle. L’objectif est tout simple : créer du bonheur en entreprise! »

 

3 QUESTIONS À

Marie-Ève Plamondon-Dupont

Que cherchais-tu à accomplir quand tu as décidé de recourir au mentorat?

Me développer comme entrepreneure. J’ai une formation d’enseignante au primaire : quand j’ai commencé dans les affaires, je vivais un fort sentiment d’imposteur. Je me sentais moins entrepreneure que les autres… Grâce au mentorat, j’échange sur mes barrières personnelles, et je valorise mes forces.

Quel aspect de ta personnalité as-tu découvert grâce au mentorat?

Ma capacité d’écoute. Je suis une personne qui parle énormément et je savais que je devais développer mon écoute. Avec le mentorat, je me suis rendu compte que j’avais tout de même un bon sens de l’observation. Je capte rapidement ce que les gens ressentent ou expriment. Je cerne vite leurs besoins. En situation de crise, je garde mon calme, j’effectue des analyses posées. Auparavant, je ne me connaissais pas cette capacité. J’ai réalisé que j’avais beaucoup d’empathie.

Pourquoi as-tu choisi le mentorat comme forme d’accompagnement, ou qu’est-ce qui t’a convaincu d’avoir un mentor?

Ils parlaient du mentorat dans mes cours de lancement d’entreprise ainsi qu’au Carrefour jeunesse emploi. On me l’a recommandé à plusieurs reprises. J’y avais accès à faible coût par l’entremise de la SADC. Et je privilégiais une approche en solo plutôt que du mentorat de groupe. Je ne le regrette pas!

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