Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 29 juin 2020
Beaucoup de Québécois seront sur la corde raide financière au cours des prochaines semaines. Faites attention à vos assurances !
Sachant qu’un salarié québécois sur quatre vit d’une paie à l’autre et qu’environ un tiers des ménages québécois ont au moins un besoin essentiel non comblé, faute de moyens de le financer, on comprend que la pandémie vient singulièrement compliquer la situation financière de millions de Québécois au chômage forcé.
Ce n’est surtout pas le temps de sauter vos paiements d’assurance.
Perte de couverture
Vous vous exposez ainsi à perdre vos couvertures.
Le principe s’applique tout autant à l’assurance de dommages (habitation, automobile) qu’à l’assurance vie.
Une police d’assurance automobile coûte une cinquantaine de dollars par mois en moyenne, un peu plus pour l’assurance habitation. En assurance vie, selon le type de couverture, les mensualités oscillent d’une vingtaine de dollars à cent dollars, et même plus. Certains assurés passeront au travers sans sourciller, mais l’accumulation de ces petits montants en apparence représente de grosses sommes annuelles.
D’autre part, en assurance de dommages, de nombreux consommateurs ont choisi une franchise plus élevée pour diminuer leurs primes, ce qui a du sens quand les revenus sont réguliers et maintenus. Mais s’il survient un sinistre (incendie, dégât d’eau important, accident de voiture…) et que vos revenus ont diminué du tiers parce que vous êtes au chômage, vous aurez peut-être de la difficulté à assumer une franchise de 500 $ ou 1000 $.
Appelez votre assureur
Si vous estimez que vous aurez de la difficulté à assumer vos paiements d’assurance, contactez vos assureurs ou votre courtier.
C’est ce que suggèrent des organismes comme le Bureau d’assurance du Canada (BAC) et l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP).
Les porte-parole d’assureurs comme Desjardins, Intact ou Promutuel ont récemment déclaré qu’ils étaient ouverts à « mettre en place des mesures spéciales d’allègement » pour leurs clients.
Plusieurs assureurs confirment qu’ils « accompagneront » leurs clients et leur offriront de la « flexibilité » dans leurs paiements. Certains accorderont notamment des délais ou ajusteront certaines protections. Mais, vous l’aurez deviné, chaque assureur fonctionnera au cas par cas.
CONSEILS
- Avant d’appeler votre assureur automobile, habitation ou vie, passez en revue vos besoins. Puis-je remiser la deuxième ou troisième voiture pour quelques mois ? Dois-je faire une croix sur la saison de moto, ou la retarder ? Ai-je besoin d’assurance vie temporaire alors que mes enfants ont quitté la maison ou terminé leurs études ? Puis-je annuler l’assurance hypothécaire et ajuster l’assurance habitation en conséquence ? L’assurance pour mes animaux de compagnie est-elle réellement nécessaire ?
- Si vous avez un fonds d’urgence de quelques centaines à quelques milliers de dollars, pouvez-vous augmenter les franchises pour diminuer les primes ?
- Appelez votre assureur dès que possible, car il y a un délai de traitement lorsque le paiement est retiré du compte de banque ou traité par carte de crédit.
- Notez le nom de votre interlocuteur, la date et l’heure de l’appel. Exigez une confirmation écrite ou par courriel de tout allègement ou toute modification.