Vos points bonis de programmes de fidélité ne sont pas des REER

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 9 mars 2021

On peut lire l’article ici.

N’accumulez pas les points bonis de vos programmes de fidélité, car vous y perdez au change.

Il y a trois ans, l’agence Bond Brand Loyalty révélait que les Canadiens avaient accumulé 100 milliards de dollars de points non réclamés dans tous leurs programmes de fidélité.

Seulement la moitié des consommateurs canadiens utilisent leurs points, même s’ils possèdent 9,8 cartes en moyenne et qu’ils n’en utilisent que 6,6, selon Léger Marketing. Si 57 % ne connaissent pas le solde de leurs points, 38 % ne savent pas leur valeur, selon Bond Brand Loyalty.

« Les gens maîtrisent déjà mal leurs finances personnelles, c’est encore plus mystérieux avec leurs points », explique Jean Maximilien Voisine, président fondateur de Milesopedia.com, la plus importante communauté d’utilisateurs de ces programmes au pays.

Immensément populaires

Rien qu’au Canada, on dénombre plus de 400 programmes de fidélité.

Le magazine The Economist a révélé qu’il y avait plus de points bonis de toutes sortes que de dollars américains en circulation dans le monde. Les économistes parlent désormais d’une monnaie parallèle.

Contrairement aux dollars, les programmes de fidélité sont gérés par des entreprises privées.

Les consommateurs sont très peu protégés. Après plusieurs scandales ces dernières années, Québec a changé la loi pour interdire aux gestionnaires de ces programmes de modifier la valeur des points au fil des ans.

Mais ils appliquent toutes sortes de tactiques pour contourner la loi. Résultat : la valeur de vos points finit toujours par diminuer.

Par exemple, si, du jour au lendemain, vous ne pouvez plus acheter une catégorie de produits ou des cartes-cadeaux, si on change le territoire desservi, c’est une dévaluation.

Utilisez vos points

M. Voisine ne cesse de répéter à ses membres que les points bonis ne sont pas des REER.

« Il faut les utiliser sur un horizon de 12 à 24 mois », ajoute-t-il.

Il suggère aux consommateurs de se donner des objectifs précis, comme d’utiliser les points pour tel ou tel aspect de leur consommation ou de leurs voyages (location de voiture, achat de matériaux de rénovation ou d’essence…).

Et d’avoir des options, comme de les utiliser pour un voyage au Canada en temps de pandémie.

Ou rénover sa maison au lieu de voyager.

CONSEILS

  • Certains programmes annulent vos points si vous ne vous en servez pas pendant un an. Le commerçant doit vous prévenir 30 jours avant l’échéance.
  • Le commerçant peut modifier le nombre de points requis pour obtenir une récompense (ce qui diminue la valeur des points), du moment que ce changement n’est pas exagéré.
  • Les remises en argent sont toujours moins généreuses que celles en produits et services, mais le vieil adage prévaut : « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».
  • Évitez les boutiques virtuelles des programmes points bonis : les prix changent constamment et ils sont systématiquement plus élevés que si vous achetez en magasin.
  • Il faut être flexible sur les dates de voyage : oubliez les billets d’avion payés avec des points pendant la relâche scolaire…
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