Investir dans un fonds de travailleurs, oui, c’est avantageux!

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 4 février 2023

On peut lire l’article ici.

C’est un très vieux débat chez les spécialistes : est-ce avantageux d’investir dans un fonds de travailleurs ? Généralement boudés par les conseillers financiers (ils n’ont pas de commission quand ils les vendent, tiens, tiens), ces fonds offrent pourtant un rendement appréciable pour l’épargnant moyen. Rappelons que les fonds de travailleurs permettent avant tout d’investir dans l’économie québécoise tout en mettant de l’argent de côté pour sa retraite, par l’entremise de son REER. Prenons l’exemple du Fonds de solidarité FTQ et analysons maintenant ses caractéristiques et avantages.

• À lire aussi: Fonds de solidarité FTQ: un rendement positif pour le premier semestre 2022-2023

LE RENDEMENT :

Nombreux sont ceux qui persistent à croire que le rendement n’est pas au rendez-vous. C’est faux. Celui du Fonds de solidarité est de 7 % sur dix ans, sans le crédit d’impôt. C’est mieux que la moyenne des fonds communs équilibrés canadiens, qui se situent à 4,7 %, selon Fundata.

COMPARÉ AUX FONDS COMMUNS :

Une controverse persiste sur ce plan, mais l’avantage fiscal d’un fonds de travailleurs se traduit tout de même par un gain net pour l’épargnant. Dans un texte qui a fait grand bruit il y a quelques années, le conseiller financier Dany Provost livrait le calcul suivant : un montant de 1000 $ permet un investissement de 1590,27 $ pour un célibataire dont les revenus sont dans la moyenne (taux d’impôt marginal de 37,12 %). Si ce même montant était investi dans un fonds de travailleurs, l’investissement grimpe à 3041,13 $, en tenant compte du remboursement d’impôt de 1128,79 $ et d’un crédit additionnel de 912,34 $, pour un remboursement total de 2041,13 $. Évidemment, l’épargnant qui veut maximiser cet avantage investit son remboursement d’impôt au lieu de le dépenser…

LE RENDEMENT LIÉ AU CRÉDIT D’IMPÔT :

Le rendement du Fonds de solidarité obtenu au bout de 10 ans avec le crédit d’impôt est de 13,4 %.

L’AVANTAGE FISCAL :

Un investissement dans le Fonds de solidarité permet d’obtenir une déduction REER de 30 % (15 % au fédéral, 15 % au provincial) pour une cotisation annuelle allant jusqu’à 5000 $ (la cotisation moyenne annuelle était de 2900 $ en 2022). À cela s’ajoute un crédit d’impôt qui varie selon votre revenu. Par exemple, pour un revenu imposable de 46 295 $, une cotisation de 2500 $ générera une économie d’impôt de 1437,50 $ (selon les règles fiscales de 2022).

LE RVER :

On peut cotiser à un fonds de travailleurs au sein d’un Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER), offert chez les organisations de 10 employés et plus.

LES DÉDUCTIONS SUR SALAIRE :

Au 30 novembre, plus de 14 000 employeurs les offraient pour le Fonds FTQ. On n’a qu’à le demander à son patron. Ainsi, pour un revenu de 49 275 $, une déduction de 192,30 $ par paie (aux deux semaines) coûte réellement 81,83 $ après avantages fiscaux.

LE FONDS DE SOLIDARITÉ EST FERMÉ :

Il n’est plus possible d’y investir par contributions forfaitaires. Par contre, on peut le faire par déduction de salaire. Sinon, on peut investir dans les FlexiFonds, des fonds communs ayant une proportion de 30 % des actions du Fonds de solidarité, qui sont éligibles au REER et au CELI. On peut décaisser quand on veut.

LES IMPRÉVUS DE LA VIE :

Les spécialistes critiquent les fonds de travailleurs parce qu’il est impossible de décaisser son argent avant la retraite. Faux. On peut le faire lorsque surviennent de grands événements de la vie (invalidité prolongée, perte d’emploi, retour aux études, lancement d’une entreprise, RAP, etc.). Au Fonds de solidarité, 80 % des rachats s’effectuent avant 65 ans.

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