Faut-il confier à des «jobbers» le déneigement de votre toit?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 2 mars 2023
Il a beaucoup neigé hier et certains se demandent s’il faudra faire déneiger le toit. C’est une bonne idée.
À première vue, les toits des maisons québécoises sont conçus pour supporter une accumulation de neige conventionnelle. On parle d’environ 50 livres (environ 23 kilos) de neige au pied carré pour un hiver québécois normal dans le sud du Québec, sauf à la montagne.
Un hiver avec plusieurs tempêtes de verglas alourdira la neige sur votre toit. Car la glace est 10 fois plus lourde que la neige. Et les couches inférieures de neige ont tendance à devenir plus denses, donc plus pesantes.
Un mètre cube de neige folle pèse 100 kilos, un mètre cube de neige mouillée, 500 kilos, et un mètre cube de glace, 700 kilos. Un toit peut donc supporter plusieurs tonnes de neige et de glace.
Quand faut-il déneiger?
Le gros bon sens, c’est de le faire quand la neige atteint environ deux pieds (un peu moins qu’un mètre). Mais certains signes ne mentent pas, comme des fissures qui apparaissent dans les murs intérieurs ou des portes qui s’ouvrent et se ferment difficilement. Plus inquiétant : quand les craquements se multiplient ou que le plafond se déforme.
Coûts
On peut faire les travaux soi-même, mais il faut posséder harnais et câbles de sécurité, et ne jamais travailler seul. Environ 42 000 Canadiens chutent en hauteur chaque année, selon l’Association des commissions des accidents du travail du Canada.
Sinon, on engage des déneigeurs, qui n’ont aucune obligation de détenir un permis de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
À Montréal et à Québec, les prix varient entre 275 $ et 1000 $. La grandeur et la pente du toit ainsi que la hauteur de l’immeuble expliquent ces écarts de prix. Les assureurs en habitation suggèrent de faire faire les travaux par des «professionnels».
Assurances
Normalement, une assurance habitation couvre les dommages causés à la maison et aux biens par un effondrement dû au poids de la neige ou de la glace. Mais cette couverture varie selon le contrat d’assurance, mais peut-être pas pour les abris d’auto temporaires.
Si vous confiez le travail à des individus (et non à un entrepreneur), dans le langage des assureurs, ils sont considérés comme des « employés de maison ». S’il arrive un accident, la personne blessée devra toutefois prouver que c’est de votre faute. Votre assureur en habitation vous protégera alors d’une poursuite grâce à la couverture en assurance responsabilité.
Conseils
- Pour tous les toits en pente, on déneige TOUJOURS attaché avec un harnais, lui-même relié par un équipement d’escalade à des câbles de sécurité attachés à des objets fixes au sol (garde-fou, arbre, poteau). Ce principe vaut pour vous, vos amis ou toute personne que vous embauchez pour ces travaux dangereux. L’échelle d’accès au toit doit dépasser la neige de trois pieds.
- Il faut pelleter du faîte vers le bas. Attention de ne pas endommager la membrane d’étanchéité ou le recouvrement de bardeau ou de tôle. On enlève la neige au sol immédiatement avant qu’elle ne durcisse.
- Vérifiez si la firme de déneigement a un permis de l’OPC (1 888 672-2556 – opc.gouv.qc.ca/se-renseigner) et une couverture d’assurance responsabilité civile.
- De la lecture : Techniques de déneigement de la CNESST
- Protéger sa maison contre les tempêtes de neige et de verglas.