Le bois à la mode

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Mode_et_boisAPublié dans Opérations forestières et de scierie, août 2013

On peut lire l’article ici.

Texte et photos: Stéphane Desjardins

Ce n’est pas une figure de style : le bois est une vedette du Festival Mode et Design de Montréal, du 31 juillet au 3 août. Car le site était littéralement envahi par des structures réalisées en bois.

Tous les défilés du festival se sont produits sur une spectaculaire « catwalk » de chêne installée au milieu de la rue McGill College, offerte mode boisBpar Lauzon Planchers de bois exclusifs. Les mannequins émergeaient derrière une cimaise géante faite de copeaux de bois fournie par le Groupe Crête.

Au passage des journalistes, les mannequins défilaient sur la flamboyante passerelle et présentaient les vêtements de Bodybag by Jude, de la designer Judith Desjardins. La musique à fond la caisse, la foule agglutinée au pied de la passerelle, les spots qui éclairaient dans tous les sens et les écrans géants encadrant la gigantesque cimaise de copeaux confirmaient le côté glamour d’un mariage surprenant : le bois et la mode. « Je voulais démontrer, avec cette passerelle, l’élégance des défilés européens et redonner la noblesse du bois au public », explique Laurent Guez, directeur design d’environnement à l’agence Tuxedo.

« Nous voulions expliquer l’arrivée du bois dans la mode avec des matériaux de base, bruts, pour montrer les possibilités, reprend M. Guez. Il fallait offrir quelque chose d’élégant et d’efficace pour expliquer les rapports entre les deux univers, pour démontrer que le bois est une matière vivante, qui respire, qui a une durée dans le temps, qui est très performante sur le plan technologique grâce à la recherche de l’industrie. On voulait aussi expliquer le cycle de vie du bois : ça part de la forêt, avec les plantations, puis les techniques pour maîtriser l’exploitation de la ressource, la création de produits et de débouchés pour la fibre… »

Angle Sainte-Catherine, à l’ombre des tours du centre-ville, les festivaliers pouvaient déambuler dans les stations éducatives du parcours INBOX, qui valorise la campagne « Passez au carbone propre » du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ). Le parcours met en valeur l’utilisation de fibres de bois dans des domaines insoupçonnés, comme pour les jouets ou les vêtements, pour en souligner son potentiel écologique. Impossible de ne pas réaliser que le bois est omniprésent dans notre quotidien. Les stations où on pouvait comparer les différentes flagrances de bois étaient particulièrement appréciées du public.

« Nous voulions démontrer que la fibre du bois sert depuis longtemps comme élément de base dans la cosmétique, notamment les shampoings, les parfums et les crèmes », reprend M. Guez.

Autre succès populaire : la splendide terrasse réalisée avec de simples 2×4 et palettes de bois, décorée par différents conifères indigènes, comme l’épinette et le cèdre, utilisés pour le reboisement, offerts par le ministère des Ressources naturelles du Québec. Ces boutures seront d’ailleurs été distribuées au public le dernier jour de l’événement, le 4 août au matin. Ils étaient nombreux à vouloir une telle terrasse dans la cour de leur maison!

Les festivaliers pouvaient aussi se faire tirer le portrait dans un spectaculaire « photobooth » et gagner un appareil photo Rebel T5i de Canon d’une valeur de 1000 $. L’installation valorisait les avantages du bois sur le plan du carbone. Les participants pouvaient s’y faire tatouer un message « carbo-propre ».

Produits forestiers Résolu, Tembec, LCN Palettes et Caisses et Produits forestiers Arbec ont fourni le bois de structure, les palettes et les panneaux OSB utilisés pour réaliser le décor du festival.

« Nous voulions nous associer à un événement prestigieux pour promouvoir les produits de l’industrie, mais, surtout, faire passer le message de notre campagne : que l’industrie du bois en est une d’avenir, écologique et novatrice, explique André Tremblay, président-directeur général du CIFQ. Nous voulons changer la perception des gens face à l’industrie, la positionner comme une solution aux problèmes environnementaux actuels. Que le bois est une ressource renouvelable. D’autant plus que notre industrie est active loin des grands centres urbains. Les gens de Montréal connaissent mal nos réalités. »

Le CIFQ visait à sensibiliser 500 000 personnes en quatre jours. Le coût de ce partenariat, qui va durer trois ans, s’élève environ à 100 000 $ par année, incluant les commandites en matériaux. « L’industrie forestière trace la voie de l’économie verte en pleine expansion », ajoute Pierre Lapointe, président et chef de la direction de FPInnovations, heureux d’associer le CIFQ au festival. M. Guez ajoute qu’une expérience immersive comme celle proposée au festival est très efficace pour passer un message.

« Montréal est une ville de design. On voulait doter le festival d’une signature plus internationale. Car le bois est dans l’air du temps, surtout en Europe. Les gens cherchent des matériaux intemporels, nobles. On voulait montrer le cycle de vie du bois, le respect de la nature, mais aussi le développement technologique en valorisant la créativité », conclut Laurent Guez.

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