Pas simple d’acheter une voiture aux États-Unis
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, Section Dans vos poches, 19 juin 2014
On peut lire l’article ici.
Certains véhicules se vendent réellement moins cher aux États-Unis. Mais il faut être « fait fort » pour en ramener un à la maison.
Avec un iPad ou une console PlayStation, c’est facile de calculer la différence de prix avec le Canada, taux de change inclus. Pour une voiture, ça se complique singulièrement. Vous devez vous recycler en agence amateur d’import-export! Car la transaction ne se limite pas à un échange d’argent. Vous devez franchir plusieurs étapes complexes.
Avant d’acheter, il faut distinguer entre l’usagé et le neuf. « Si vous cherchez une Honda Civic ou une Chevrolet Malibu neuve, la plupart du temps, ça n’en vaut pas la peine, explique Jesse Caron, recherchiste automobile chez CAA-Québec. Si vous avez besoin de financement, le taux offert au Canada par le manufacturier est souvent imbattable, surtout avec les promotions. Mais si vous recherchez un véhicule rare ou de plus de 50 000$, ça peut être avantageux. Par contre, même dans ce marché, les manufacturiers sont agressifs. »
Cela dit, certains concessionnaires américains ont comme consigne de ne pas vendre aux citoyens canadiens. Plusieurs constructeurs refuseront d’honorer la garantie hors des États-Unis ou multiplient délais et frais. Parfois, il faut aller faire réparer la voiture au sud de la frontière et certains concessionnaires compliqueront les choses juste parce que vous êtes citoyen canadien. L’APA tient un registre des garanties de véhicules américains honorées au Canada (http://bit.ly/VtySMl) et une liste de courtiers spécialisés dans l’importation d’autos pour particuliers, si ces d.marches vous découragent…
Et vous n’êtes pas au bout de vos peines : si le véhicule convoité est au Colorado, ajoutez l’essence (150$ par 1000 km environ), l’hôtel et les repas, ainsi que le taux de change. S’il est situé hors des États-Unis ou du Mexique (territoire de l’ALENA), vous aurez à payer des droits d’importation de 6,1%. Et il n’est pas garanti que vous traverserez la frontière!
Avant même de se rendre à l’étranger, il faut vérifier si le véhicule est conforme aux normes canadiennes en consultant le Registraire des véhicules importés (RVI : www.riv.ca), qui précise aussi les étapes pour importer un véhicule au pays. Parfois, vous devez modifier le véhicule pour respecter nos normes, notamment pour les phares de jour, pare-chocs, systèmes d’ancrages de sièges d’enfants ou d’immobilisation électronique. Dans certains cas, ces modifications doivent être faites à l’étranger. Vérifiez auprès du service à la clientèle ou d’un concessionnaire canadien du constructeur.
Il faut aussi obtenir une attestation que le véhicule est libre de tout rappel du manufacturier, qui doit être envoyée au RVI dès le retour à la maison. Malgré cela, vous ne saurez pas si le véhicule usagé de votre choix a été accidenté, car il n’existe aucun registre aux États-Unis. D’autre part, certains concessionnaires américains près de la frontière vous livreront toutefois votre véhicule neuf à la douane avec tous les papiers requis. Il vous faudra quand même faire l’inspection mécanique (entre 150$ et 200$) et l’immatriculation requises par la SAAQ.
Malgré toutes ces démarches, si on s’offre une Porsche Cayenne Turbo usagée autour de 80 000$, dépréciation comprise, ça peut être avantageux comparé au prix de détail canadien de 125 000$ à 150 000$, même si on doit payer 6,1% de droits de douane… Et si on achète une Tesla en Californie, on jouit aussi du soleil!
Nos conseils :
• Assurez le véhicule avant d’en prendre possession.
• Plusieurs garages accrédités par CAA-Québec et les magasins Canadian Tire font les inspections demandées par Ottawa et Québec.
• Un véhicule usagé acheté ailleurs qu’au Canada est difficile à revendre parce qu’il est impossible de prouver qu’il n’a pas été accidenté ou entretenu correctement.