Toitures: écartez les amateurs

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, Section Dans vos poches, 11 juillet 2014

On peut lire l’article ici.

C’est la saison de la réfection des toitures et j’ai un ami qui a récemment remplacé celle de son chalet. Non sans en avoir sué un bon coup.

Et ce n’est pas parce qu’il a fait les travaux lui-même. C’est que l’entrepreneur l’a lâché 48 heures avant de passer à l’action. Et qu’il a dû se battre pour récupérer son dépôt. Le couvreur lui a donné comme raison bidon que la pente de son toit n’était pas conforme aux normes et qu’il ne pouvait garantir son travail à long terme. Comment éviter une telle situation?

« Quand un entrepreneur soumissionne pour un contrat, il doit inspecter les lieux. Celui de votre ami aurait dû voir le problème de pente… Le meilleur moyen, comme pour tout chantier de rénovation, c’est de demander des soumissions auprès de trois entrepreneurs différents. Même moi, je le fais », explique Éric Cherbaka, directeur général de la division membres et industrie à l’APCHQ.

Vous pourrez ainsi comparer les prix mais aussi leur expertise. D’autre part, une fois l’entrepreneur choisi, exigez un contrat écrit. C’est la loi, précise Jean-Jacques Préaux de l’Office de la protection du consommateur (OPC). Car les travaux de rénovation de toitures sont considérés comme une vente itinérante, même si vous invitez le couvreur qui refait la toiture du voisin à venir estimer vos travaux.

Contrat

Le contrat doit comprendre vos coordonnées complètes et celles du couvreur, son numéro de permis de l’OPC et de licence de la Régie du bâtiment du Québec, la date du contrat, l’adresse de signature, le prix et la description la plus précise possible des travaux, les échéances, les matériaux, les modalités de paiement… Si votre toiture comporte des problèmes qui compliquent le travail du couvreur (par exemple : isolation, ventilation ou structure inadéquate, pourriture des surfaces, etc.), ces informations doivent y figurer. Surtout si le couvreur doit les corriger.

Le code civil précise qu’un entrepreneur a l’obligation d’effectuer les travaux selon les règles de l’art. Concrètement, ça signifie qu’un couvreur sérieux verra tous les défauts associés à votre chantier, proposera des correctifs et fera les travaux en conséquence.

Sachez que le couvreur ne peux exiger d’acompte avant le délai d’expiration prévu à la loi : vous avez donc dix jours pour résilier le contrat. Et rien, dans la loi, ne permet d’exiger un dépôt. On paie donc un premier acompte, le plus petit possible, quand les travaux commencent, un autre quand ils se terminent et un troisième une dizaine de jours après la fin du chantier, question de vérifier si le nouveau toit ne coule pas… Un couvreur qui exige un dépôt trois mois avant le chantier n’est pas sérieux.

Dédommagement

Pourquoi exiger un permis de l’OPC et une licence de la Régie du bâtiment? Parce qu’un entrepreneur ainsi accrédité verse un cautionnement à ces organismes. S’il n’exécute pas ou mal les travaux et que vous obtenez un jugement mais pas un remboursement, ces organismes peuvent vous dédommager (jusqu’à un certain montant, souvent important). S’il fait faillite avant la fin du chantier, vous pourrez peut-être obtenir un dédommagement auprès de la Régie.

« Il y a malheureusement a beaucoup d’amateurs, de  »fly by night » et d’entrepreneurs sans permis qui refont des toitures, reprend M. Cherbaka. Ils coupent les prix mais les travaux sont souvent mal faits. Les entrepreneurs établis de longue date, depuis au moins cinq ans, se plaignent que leur réputation en est affectée. C’est pour cela que nous avons lancé la bannière Réno-Maître Toitures : on s’assure du professionnalisme des entrepreneurs membres. »

Comment s’assurer du sérieux d’un couvreur? On vérifie :

le nombre d’années depuis qu’il est en affaires, on demande des références de ses clients et on n’hésite pas à les appeler;

son site internet et les photos de ses chantiers passés;

les garanties (celle de l’entrepreneur, de l’AMCQ, de l’APCHQ, etc.);

s’il a une licence de la Régie du bâtiment (http://bit.ly/1oCbB4l);

s’il détient un permis ou a fait l’objet d’une plainte auprès de l’OPC (http://bit.ly/1inyeTW);

si l’entreprise est inscrite au Registre de Revenu Québec (http://bit.ly/VANObb).

En terminant, lisez le guide du site internet de la Régie du bâtiment (http://bit.ly/1qPct90), qui comprend aussi un modèle de contrat de rénovation (http://bit.ly/1lOCrSj).

Nos conseils :

Ne signez jamais un contrat sous pression : des travaux de toiture peuvent toujours attendre.

Méfiez-vous quand les prix sont trop bas comparés aux autres couvreurs.

Comparez les matériaux (bardeaux, membranes…) et les solutions proposées par chaque entrepreneur.

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