Pour éviter de gros, gros ennuis
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, Section Horizon, 3 novembre 2014
On peut lire l’article ici.
L’avenir nous réserve bien des surprises… et des drames. Comme le décès de votre conjoint, de votre enfant ou, pire, le vôtre! Vos proches auront-ils assez d’argent pour payer votre enterrement, les factures courantes des prochains mois ou années, conserver la maison, étudier jusqu’à l’université?
C’est ici qu’intervient la planification successorale.
« Elle assure que les dernières volontés du défunt soient respectées à son décès tout en maximisant la valeur du patrimoine », explique Dany Provost, directeur, planification financière et fiscalité, SFL Centre financier Cité de Montcalm à Québec.
Maximiser la valeur du patrimoine? C’est une technique qui permet de répartir vos actifs à votre décès en payant légalement le moins d’impôt possible, tout en leur assurant assez de ressources pour maintenir le niveau de vie de vos héritiers ou leur laisser un héritage. L’assurance vie joue ici un rôle stratégique.
Mais cela se planifie. Ça demande des spécialistes pour bien cibler les besoins et les arrimer aux produits financiers adéquats. Car la planification successorale exige un travail d’équipe. Un conseiller ou un planificateur financier jouera donc le rôle de chef d’orchestre entre vous, le fiscaliste, le notaire, le comptable, l’avocat et, parfois, le psy. Et c’est avantageux si votre conseiller possède plus d’un permis.
Comment va-t-il s’y prendre? « En faisant un jeu de rôle, explique Benoit Lisée, conseiller en sécurité financière au Groupe CMA de Joliette. Si vous décédez demain, que se passera-t-il avec votre famille? Où ira l’argent, les placements, les actifs, les dons? Combien faudra-t-il payer d’impôt ou de dettes? Je pose ces questions en pensant aux aspects humains, à tous les tracas. » Car ces sujets sont délicats et suscitent souvent des remises en question.
Le conseiller vous demandera aussi une liste de vos actifs (placements, maison, voiture, meubles, régimes de retraite, petite entreprise, etc.) et passifs (dettes, impôt à payer en cas de liquidation…), proposeront de produire ou d’adapter les testaments des conjoints en conséquence, d’écrire des mandats d’inaptitude et une convention de vie commune, surtout pour les conjoints de fait (v. autre texte). Car les drames financiers issus d’un décès accentuent souvent le deuil chez les travailleurs autonomes, entrepreneurs, familles recomposées et conjoints de fait.
Il préviendra aussi certains pièges, comme les testaments olographes (écrits à la main) signés par un témoin qui est aussi un héritier, ce qui invalide le document. Ou ce condo en Floride, qui demande certains papiers et une assurance appropriés. Ou l’importance de « rouler » vos actifs à votre conjoint au décès, pour éviter leur imposition.
Enfin, ils suggéreront de réviser tous ces documents périodiquement, aux cinq ou dix ans, alors qu’on traverse les grandes étapes de la vie, comme la naissance d’un enfant, son départ de la maison, l’achat d’un logement ou son hypothèque remboursée, le départ à la retraite, une séparation ou un décès. Les bénéficiaires, placements et assurance changent en conséquence.
Nos conseils :
• Il faut bien évaluer son train de vie et ses projets avant et après la retraite, car on vit de plus en plus longtemps
• Une bonne planification permettra d’éviter ou de diminuer les chicanes entre héritiers