Comment choisir son syndic de faillite
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 5 avril 2016
On peut lire l’article ici.
Il faut souvent se fier à son instinct avant toute chose. Surtout quand on peine à trouver le sommeil; que les créanciers vous harcèlent; que la vie de couple est ternie; qu’on a de la misère à payer ne serait-ce que l’épicerie.
Quand les conseillers budgétaires vous suggèrent de consulter un syndic de faillite, c’est que ça va très mal. Même dans ces circonstances, on doit conserver un précieux réflexe: magasiner!
Si c’est votre cas, mieux vaut rencontrer deux ou trois syndics avant de faire un choix. Pourquoi? C’est là que mon entrée en matière prend tout son sens: fiez-vous à votre instinct. Car vous allez confier à ce syndic votre vie financière pour longtemps. Ses recommandations dicteront une bonne partie de votre marge de manœuvre familiale ou personnelle, votre train de vie, vos projets et votre capacité de décider de votre avenir.
Les prochains mois vont être pénibles. Il vous faudra franchir plusieurs étapes qui dureront de neuf mois à trois ans. Et votre dossier de crédit sera entaché pendant une période allant jusqu’à sept ans.
La confiance
Dans ce contexte, alors que vos nerfs sont déjà éprouvés, il est primordial que ça clique entre vous et votre syndic, que vous vous sentiez à l’aise. Car vous allez lui confier un tas d’informations très personnelles. Et son boulot, c’est pratiquement de vous refaire une santé financière.
Il devra analyser votre situation (la première rencontre est gratuite). Si vous avez avantage à ne pas faire faillite, il vous suggérera divers moyens de vous en sortir: proposition de consommateur, dépôt volontaire, consolidation de dette ou recentrage budgétaire. Sinon, il faudra vous embarquer dans une mécanique douloureuse. Mais, au bout, il y a ce qu’on appelle, à juste titre, la «libération».
Autre point à surveiller: a-t-il une licence de syndic de faillite? Seuls les syndics licenciés peuvent administrer une faillite ou une proposition de consommateur. On vérifie en contactant le Bureau du surintendant des faillites du Canada (BSIF): 1 877 376-9902 ou http://bit.ly/1Qga2bm. On peut aussi consulter le Conseil des syndics de faillite du Québec: 1 888 420-4288 ou http://bit.ly/1UmYVzd.
Le syndic vous fournit-il un rapport écrit, de la documentation pertinente ou une analyse complète de votre situation à votre première rencontre?
A-t-il scruté tous vos documents et transactions de la dernière année? Son langage est-il clair? Pensez-vous que vos problèmes seront éventuellement réglés si vous faites affaire avec lui? Un truc: faites une recherche sur internet pour trouver des témoignages favorables, ou défavorables, à son égard.
LES ÉTAPES D’UNE FAILLITE PERSONNELLE
- Deux rencontres de consultation avec le syndic
- Remplir et déposer les formulaires au séquestre
- Faillite (jour 1)
- Remise des biens
- Vente des biens
- Assemblée des créanciers (optionnel)
- Libération
- Note dans le dossier de crédit
CONSEILS
- De la lecture: http://bit.ly/1QHxO24 ou http://bit.ly/1QHxPTJ ou http://bit.ly/1S49si4
- Chaque situation est unique: consultez l’ACEF près de chez vous pour y voir plus clair: www.consommateur.qc.ca
- Faire faillite n’est pas gratuit: attendez-vous à payer de 1200 $ à 2000 $, à perdre certains actifs et à verser une partie de vos revenus, passé un certain seuil, jusqu’à la libération
- On ne perd pas tout: on garde certains meubles, les REÉR et, parfois, même la maison