Mentir sur les questions d’argent
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 18 mai 2016
On peut lire l’article ici.
Lorsqu’il s’agit d’argent, il est facile de prendre des libertés avec la vérité.
Des chercheurs des universités de Harvard et de l’Utah ont démontré que des étudiants à qui on a fait remplir des questionnaires ou jouer à des jeux contre rémunération avaient menti plus souvent lorsqu’ils étaient exposés à des phrases où il était question d’argent qu’à des phrases neutres. Ils mentaient encore plus hors du labo s’ils pouvaient gagner davantage.
Selon des études universitaires récentes en psychologie, la culture de compétition, de pouvoir et d’accomplissement personnel de nos sociétés nous mène vers un schéma mental qui justifie souvent un comportement non éthique. Aux États-Unis, les propriétaires de voitures de luxe se stationnent davantage en double.
En simulation, ceux assis dans des sièges de voitures chères commettent plus de violations au Code de la route. Des conseillers financiers ne disent pas toute la vérité pour obtenir leurs bonis.
La noirceur incite aussi les gens à masquer leur identité pour commettre des actes répréhensibles, selon des chercheurs de l’Université de Toronto. Achetez-vous une lampe!
Les voisins gonflables ne sont pas un mythe: un quartier riche porte les gens envieux à être moins éthiques, affirment des chercheurs des universités de la Caroline du Nord et de Saint-Louis.
Les chercheurs eux-mêmes mentent sur l’impact de leurs recherches pour obtenir des subventions, rapporte le site Inside Higher ID!
Qui vole un œuf vole un bœuf
Des psys de Harvard ont aussi découvert que, quand on triche, on a tendance à justifier nos actes. Ce qui déclenche des mécanismes de satisfaction biochimiques dans notre cerveau. On triche alors à nouveau, jusqu’à ignorer les avertissements.
Plusieurs études confirment que nombre de conjoints mentent à leurs chéris sur leur situation financière. Soit pour leur cacher que ça va mal ou qu’ils sont plus riches qu’il n’y paraît. On a vu des gens découvrir la propriété d’immeubles et même d’entreprises de leur conjoint… lors du divorce.
«C’est mon argent…»
On se dit souvent: «C’est mon argent, je l’ai gagné à la sueur de mon front, je n’ai pas à le partager ou à justifier mes dépenses.»
Un sondage de Harris Interactive a démontré que 17 % des Américains ont dissimulé un achat et 5 % un compte bancaire à leur conjoint. Au Québec, le tiers des vols dans les magasins sont le fait d’employés.
Le quart des Américains estime qu’il est acceptable de frauder le fisc ou de mentir à un assureur.
Ça peut vous coûter cher! Une déclaration frauduleuse peut vous mettre dans la dèche ou faire éclater votre couple.
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE, MAIS QU’ON FAIT SOUVENT
- Je cache des revenus, des dettes ou des dépenses à mon conjoint ou au fisc.
- Je mens sur mes épargnes, car mon conjoint va les dépenser.
- Je vole mon employeur parce qu’il n’a pas été juste avec moi.
- J’achète une propriété trop cher pour moi parce que c’est «une bonne dette».
- J’investis de façon plus risquée parce que mon rendement passé est bon.
- J’épargnerai plus tard, vu que la retraite, c’est loin.
- Je n’ai pas assez d’argent pour épargner, mais je vais au resto quatre fois par semaine.
- Je déteste mon travail, mais il est payant.
- Je mérite mes vacances dans le Sud ou le dernier iPad.
- J’utilise le compte Netflix de mon ami sans le lui dire.