Vérifiez votre couverture d’assurance médicaments
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 16 août 2017
On peut lire l’article ici.
Certains retraités de moins de 65 ans paient une fortune pour leur couverture d’assurance médicaments.
Le Journal de Québec a rapporté ce phénomène plusieurs fois ces derniers mois. Seraient particulièrement affectés certains ex-fonctionnaires et travailleurs de la construction qui se disent « prisonniers » de cette situation.
Au Québec, la loi prévoit que chaque personne doit être couverte par un régime public (administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec — RAMQ) ou privé d’assurance médicaments. Une personne qui prend sa retraite avant 65 ans doit obligatoirement l’être par le régime de son ex-employeur ou celui de son conjoint. Après avoir célébré votre 65e anniversaire, vous pouvez vous tourner vers le régime public.
Très cher
Pour certains jeunes retraités, cette disposition de la loi a des conséquences dramatiques. On parle ici d’une prime annuelle plus élevée de plusieurs centaines de dollars que celle de la RAMQ (jusqu’à 667 $, établie selon le revenu familial) ! Un retraité de la construction a déclaré au Journal de Québecqu’il doit verser presque le dixième de ses revenus annuels. Certains cadres retraités de la fonction publique doivent casquer jusqu’à 4000 $ par année, sans égard à leurs revenus, rapporte l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).
C’est connu : plus vous vieillissez, plus le risque de réclamation augmente, plus l’assurance coûte cher. De plus, la part des médicaments dans l’assurance collective représente plus de 55 % des 5,6 milliards de dollars d’indemnisations annuelles versées par les assureurs, selon l’Association canadienne de l’assurance de personnes (ACCAP). Et le coût des molécules spécialisées grimpe de manière vertigineuse, jusqu’à représenter 30 % des médicaments sur ordonnance. Des médicaments qui coûtent 100 000 $ par année, c’est de moins en moins rare.
« Ceux qui font face à des coûts élevés à la retraite devraient exiger des changements à leur régime auprès de leur syndicat, explique Marc Desgagnés, professeur de pharmacie et gestionnaire du régime d’assurance maladie des profs de l’Université Laval. Car il y a des alternatives. Chez nous, on s’est débrouillés pour que tout retraité de moins de 65 ans puisse être couvert par un régime privé, complémentaire à celui de la RAMQ, que nous administrons. »
Avez-vous besoin de la Cadillac des régimes ou d’une protection de base ? « Les travailleurs et les retraités devraient toujours choisir les protections au meilleur coût possible », renchérit M. Desgagnés, qui rappelle que l’industrie de l’assurance offre des centaines de combinaisons.
Les assureurs privés mentionnent que la couverture offerte par la RAMQ se limite aux médicaments. Ils affirment qu’ils n’ont pas le choix d’inclure d’autres protections, comme la vue, le dentaire, l’hospitalisation ou les voyages. Mais en avez-vous besoin à la retraite ? Discutez-en avec votre syndicat ou administrateur de régime. Ne rien faire équivaut à subir le statu quo.
CONSEILS
- Vous envisagez de prendre votre retraite avant vos 65 ans ? Vérifiez les protections et le coût de votre assurance collective avec votre employeur ou celui de votre conjoint. Refaites votre budget de futur retraité en conséquence.
- Informez-vous auprès de votre syndicat et exigez des changements au prochain renouvellement de régime, si vous découvrez une facture salée pour les retraités.