Le bon parachute financier en cas de grave crise personnelle
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 9 novembre 2017
On peut lire l’article ici.
On souscrit de l’assurance vie ou invalidité offerte avec le prêt personnel ou hypothécaire ? Ça dépend.
À quoi sert l’assurance vie ou invalidité ? À faire en sorte que vos proches puissent passer au travers de la crise financière familiale qui surviendra si vous êtes victime d’un accident, d’une maladie grave ou, pire, à votre décès. Il est donc primordial de se protéger. Mais, bien des consommateurs sont surassurés. On multiplie, souvent sans s’en apercevoir, des protections qui grugent le revenu familial.
Alors, doit-on souscrire l’assurance vie ou invalidité proposée par un prêteur ? Survient une invalidité ou un décès, ce genre de produit règle le solde du prêt (au décès) ou les mensualités (en cas d’invalidité).
Protection
Normalement, ces protections sont plus chères que celles des assureurs de personnes. De plus, la prime est fixe, alors que le solde du prêt est dégressif. Par contre, la protection est calculée sur la période d’amortissement (et non sur le solde). Peu importe : le coût « augmente » avec le temps.
Certaines institutions offrent des produits d’assurance dont la prime se recompose pour ajuster la prime en fonction du solde. Mais quand vous renouvelez votre prêt, il faut renégocier l’assurance : la prime va grimper, car le risque augmente avec l’âge.
Vous pourriez perdre votre couverture, car votre condition médicale a changé (avec un diagnostic de cancer, par exemple). Par contre, une protection offerte par un assureur vous protège jusqu’à votre décès (ou pour des décennies, selon le terme).
Des avantages
N’oublions pas que les travailleurs qui ont une assurance collective bénéficient de protections vie et invalidité. Mais tous les travailleurs ne sont pas assurés de la sorte. L’assurance du prêteur est alors bien meilleure que zéro couverture, surtout si votre demande individuelle a été rejetée par les assureurs.
De plus, l’indemnité d’assurance vie de base offerte en assurance collective correspond habituellement à une ou deux années de salaire (ou à un minimum de 25 000 $) ; est-ce assez pour effacer l’hypothèque ? Et votre couverture s’envole si vous perdez votre emploi. Dans bien des cas, vous avez 30 jours pour convertir votre couverture en assurance individuelle, mais la tarification risque de grimper.
Les produits en vie et invalidité offerts par les prêteurs sont toutefois plus accessibles : on a vu des gens avec une santé fragile ou difficilement assurables être acceptés sans chichi, même s’ils sont fumeurs. Des conseillers parlent d’un taux d’acceptation de 80 %, mais je n’ai pu le confirmer.
Certains travailleurs se protègent avec l’assurance des prêteurs parce qu’ils pratiquent un métier dangereux. Gaétan Veillette, conseiller en services financiers chez Groupe Investors, donne l’exemple de pilotes d’avion. D’autres, comme les travailleurs autonomes, obtiennent des protections grâce à leur association professionnelle.
En fait, dès que vous négociez un prêt important (personnel, hypothécaire, marge de crédit), parlez-en à votre conseiller en sécurité financière. Il dispose d’outils de simulation qui identifient vos véritables besoins en assurance et les meilleurs moyens de les assumer.
Conseils
- Vous avez plusieurs types de prêts ? Normalement, une couverture d’assureur vie sera moins chère, comparativement aux protections d’assurance de chaque prêt.
- Demandez à un conseiller de comparer les couvertures et les coûts des produits des prêteurs avec ceux des assureurs vie et de votre employeur.