Devenir un champion de la gestion du temps

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Publié sur le site web du Réseau M, 14 juin 2018

On peut lire l’article ici.

Simon Philibert a connu le succès en affaires à Baie-Comeau alors qu’il étudiait au bac à plein temps à… Québec et Montréal!

Prendre l’avion comme un taxi, ce n’est pas une figure de style pour ce jeune entrepreneur, qui a commencé sa carrière de producteur à l’école primaire! « J’ai produit mon premier spectacle en cinquième année, dit-il. Mon prof de musique ne pouvait organiser sa comédie musicale cette année-là. On a formé un groupe d’élèves pour prendre la relève. Puis, au secondaire, je me suis impliqué dans l’équipe technique de l’amphithéâtre. J’ai appris la sonorisation et l’éclairage sur le tas. Un soir, une spectatrice m’a demandé si je faisais ce métier hors de l’école et si j’étais d.j. J’ai dit oui, même si j’avais zéro expérience… »

Aujourd’hui, Simon Philibert dirige Productions SMP, un producteur de spectacles de variétés et d’événements sur mesure. Il est aussi animateur télé en région et entend produire des émissions pour le petit écran d’ici peu.

Il a lancé son entreprise en 2011 alors qu’il étudiait au cégep. « J’avais le soutien de quelques-uns de mes profs. Car, à Baie-Comeau, notre cohorte en comptabilité comptait neuf étudiants. J’ai donc fait mes plans d’affaires, marketing et RH dans le cadre de mes cours. Les profs aimaient ça, car ils avaient un étudiant ayant un projet concret d’entreprise. » Le jeune homme met immédiatement en pratique ce qu’il apprend sur les bancs d’école en produisant plusieurs événements majeurs sur la Côte-Nord.

Puis il se lance dans les études au baccalauréat à l’Université Laval, en administration. Suivi d’un bac en communication à l’UQAM. Il s’implique dans les compétitions interuniversitaires et fait des rencontres qu’il qualifie d’extraordinaires. Durant tout ce temps, il pilote son entreprise basée à Baie-Comeau! « J’ai organisé des événements sur la Côte-Nord, à Ottawa, Moncton… J’ai ouvert un bureau à Montréal et j’ai des appartements à Québec et dans la métropole. Je voyage constamment, ce qui permet de limiter les coûts fixes, puisque je n’ai pas de coordonnateur régional. C’est une force pour l’entreprise. De janvier à mars, j’ai dormi 12 nuits à Montréal. Pourtant, ça ne m’empêche pas d’y avoir une vie sociale, de même qu’à Québec et ailleurs. C’est très rare que je refuse des invitations. »

Comment fait-il?

À l’UQAM, un de ses professeurs lui affirme qu’il ne pourra gérer son entreprise basée à Baie-Comeau et mener ses études à Montréal. « J’ai persisté et fait la navette en avion tout au long de mon deuxième bac. J’ai eu d’excellents résultats. J’ai fait mes deux bacs en quatre ans. »

Simon Philibert prend l’avion plus d’une trentaine de fois par année : Côte-Nord, Ontario, Nouveau-Brunswick. Ça coûte très cher, mais ces vols ne durent qu’un peu plus d’une heure. « Je pars tôt le matin, ce qui me permet de faire ma journée de travail. L’an dernier, si j’avais pris ma voiture, j’aurais perdu l’équivalent d’un mois, car Québec est à dix heures de route de Baie-Comeau. Ça vaut une fortune si on applique ça à un salaire de dirigeant d’entreprise. Par exemple, pendant mes études, j’avais un examen mardi soir. Le lendemain, à 10h, je décollais pour Baie-Comeau afin de diriger un gros événement corporatif avec les élites locales. On a tenu l’événement et je suis parti pendant le démontage (je fais confiance à mon équipe), pour prendre mon vol du soir. Car j’avais un cours jeudi matin à l’UQAM. »

L’entrepreneur anime désormais à la télé dans le Bas-Saint-Laurent pour Salut Bonjour. Il commence à cinq heures du matin, pour fermer son ordinateur parfois à 22h.

Déterminé

Simon Philibert pourrait enseigner la gestion du temps : « Demande à quelqu’un de très occupé s’il a du temps pour une bonne idée ou une bonne cause, il va le trouver. Les gens peu occupés, eux, ne seront pas disponibles. Je n’invente rien! Je suis discipliné et je profite de chacune des 24 heures de ma journée. »

« J’ai découvert, dès le secondaire, qu’il faut atteindre ses objectifs personnels si on veut connaître le bonheur, dit-il. Mais, rapidement, j’ai compris que le succès, c’est de bien s’entourer. Sur le terrain, je n’agis pas comme un dictateur, je ne donne pas des ordres. Mes collaborateurs ont toute la marge de manœuvre qu’ils ont besoin, car ils sont souvent plus expérimentés que moi! Je me fie à leur opinion, mais je demeure maître de mon entreprise. »

Simon Philibert insiste sur l’importance de bonnes relations avec collaborateurs et fournisseurs. Il donne l’exemple d’un gros événement de 2016, qu’il a produit pour un OSBL et qui a mal tourné. Il a perdu 10 000 $. Il a dû payer ses fournisseurs de sa poche. « Ils ont beaucoup apprécié et, plus tard, m’ont aidé à leur tour, dit-il. Tu dois constamment faire attention à ton réseau d’affaires, car ça finit toujours par être avantageux. »

L’avantage du mentorat

Il a rencontré son mentor justement grâce à son réseau : il est président du CA d’un OSBL dans lequel s’implique le jeune entrepreneur. Il a exceptionnellement accepté d’être son mentor, car il avait abandonné le mentorat pour entrepreneurs. « Ça fait un an que nous formons cette dyade et c’est fabuleux, confie Simon Philibert. On mange ensemble une fois par mois, il me pose des questions qui m’amènent ailleurs. Il y a un an, si tu m’avais demandé où s’en allait mon entreprise, j’aurais eu de la misère à te répondre. Aujourd’hui, c’est très clair! »

Il retient une phrase-clé de son expérience mentorale : si tu n’aimes pas faire une tâche, confie-la à quelqu’un d’autre; cette personne l’effectuera mieux que toi et tu pourras te concentrer sur quelque chose qui rapportera davantage!

« Le mentorat m’a beaucoup aidé et pas juste sur le plan opérationnel, dit-il. Ça m’a amené à me poser des questions sur moi-même. Avant, je n’avais pas d’objectifs à long terme. Je me contentais de gérer des demandes. Aujourd’hui, je fais des choix qui me font progresser dans bonne direction. »

 

Une collaboration de Stéphane Desjardins.

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