Comment éviter une hausse salée de votre assurance habitation?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 25 mars 2019
Votre renouvellement d’assurance habitation s’accompagne d’une hausse salée ? Magasinez !
Ça marche, car j’ai renouvelé la mienne en décembre et j’ai économisé 800 $ ! Dites à votre courtier que vous refusez la hausse. Exigez une réponse en 24 h ou magasinez.
Faites le calcul : après deux heures de magasinage, si la soumission gagnante vous a fait épargner 400 $ et que votre salaire est de 20 $ l’heure (pour un taux d’imposition marginal de 40 %), ça représente deux jours de travail.
De plus, votre situation a peut-être changé : votre nouveau conjoint s’est installé chez vous, les enfants sont partis, vous avez acheté un cinéma maison, refait le toit, changé le chauffe-eau… Surtout : exigez des explications sur la valeur de reconstruction, car certains assureurs la surestiment.
Les raisons de la hausse
Le marché de l’assurance évolue selon des cycles.
Ces dernières années, en habitation, les hausses de primes ont été modestes sinon inexistantes.
Cette année, de nombreux consommateurs se font dire que les réclamations sont en hausse dans leur quartier ou à grande échelle.
Vous vous demandez pourquoi vous devriez payer pour la négligence ou le mauvais sort des autres? Parce que les assureurs font face à des événements climatiques violents qui frappent désormais en moyenne à tous les six ans, au lieu de 20.
Au Canada, les réclamations dépassent le milliard de dollars chaque année depuis 2010. De plus, les assureurs financent une grande partie de leurs risques catastrophiques auprès des réassureurs, des géants de l’économie mondiale qui assurent les assureurs !
Ces derniers sont frappés de plein fouet par les feux de forêt, ouragans, tornades, méga orages et tempêtes de vent ou verglas qui font l’actualité. Les réassureurs facturent donc de plus en plus cher aux assureurs.
En fin de compte, c’est vous et moi qui payons.
Autres raisons des hausses
Mais d’autres raisons se cachent derrière une hausse : certains assureurs assument une part plus grande du risque pour obtenir ou conserver votre clientèle par une tarification plus agressive. Après quelques années, ils appliquent une augmentation pour ne pas trop affecter leurs résultats techniques (les profits après paiement des indemnités, excluant les revenus de placement). Quand plusieurs assureurs emboîtent le pas, on parle d’un cycle haussier de primes. C’est ce qui arrive aujourd’hui.
Enfin, l’inflation. Mais elle joue, depuis des années, autour de 1,5 % à 2 %. La hausse du coût des matériaux de construction et des salaires, qui se répercute sur les coûts de reconstruction après sinistre, a beau être supérieure à l’inflation, ça ne justifie pas une hausse de prime de 20 %…
CONSEILS
- Équipez maison et chalet d’un système d’alarme relié à une centrale et d’un détecteur d’inondation offert par l’assureur. Nettoyez votre clapet anti-refoulement.
- Augmentez la franchise (déductible) de quelques centaines de dollars : la prime va certainement baisser.
- L’état de votre maison (toiture, âge du chauffe-eau, etc.) influence la prime.
- Si vous changez d’assureur, avisez votre assureur actuel par écrit ! Surtout si votre contrat a été renouvelé : il pourrait y avoir une pénalité.
- De la lecture : infoassurance.ca/fr/assurance-habitation.aspx