Votre mai­son inon­dée est-elle une perte to­tale?

89


Pu­blié dans le Jour­nal de Mont­réal/​Jour­nal de Qué­bec, sec­tion Dans vos poches, 1 mai 2019

On peut lire l’ar­ticle ici.

Vous avez été inondé. Fau­dra-t-il re­cons­truire par­tiel­le­ment ou en­tiè­re­ment ?

La ques­tion de la perte to­tale en cas d’inon­da­tion n’est ja­mais simple, car l’eau est le si­nistre le plus in­si­dieux qui soit. Elle s’in­filtre dans tous les in­ter­stices et en­traîne odeurs, pour­ri­ture et conta­mi­na­tion fon­gique.

Une fois que vous avez lancé l’opé­ra­tion as­sè­che­ment, fil­mez ou pre­nez des pho­tos de vos biens et de cha­cune des pièces inon­dées. Les éva­lua­teurs de l’as­su­reur et du gou­ver­ne­ment pro­dui­ront éven­tuel­le­ment un rap­port pour éta­blir une in­dem­ni­sa­tion et un coût de re­cons­truc­tion.

Mais ce coût n’a rien à voir avec la va­leur mar­chande de la mai­son ni l’éva­lua­tion mu­ni­ci­pale.

En fait, il est dé­ter­miné en fonc­tion du prix des ma­té­riaux et de la main-d’œuvre. Et ce coût va­rie se­lon la ré­gion.

Les as­su­reurs dis­posent de plu­sieurs ou­tils pour le cal­cu­ler, et ils ne se fient pas seule­ment au nombre de pieds car­rés par étage. Car il faut te­nir compte des fi­nis, qui va­rient gran­de­ment d’une pro­priété à l’autre, ainsi que de l’état de la mai­son.

Au cas par cas

Il n’y a au­cune for­mule ma­thé­ma­tique pré­cise. Chaque cas est unique, même si tous vos voi­sins ont été inon­dés.

Après une inon­da­tion, il faut en­le­ver tous les murs et leurs conte­nus pour mettre à nu la struc­ture de la mai­son, jus­qu’à un mètre au-des­sus du ni­veau où l’eau s’est ar­rê­tée. Il faut en­suite tout re­cons­truire.

Si l’eau a en­vahi le sous-sol, il fau­dra re­cons­truire de­puis le so­lage jus­qu’au plan­cher du rez-de-chaus­sée.

Si l’eau s’est in­fil­trée jus­qu’au mi­lieu du rez-de-chaus­sée, il fau­dra tout dé­mo­lir jus­qu’au pla­fond.

Évi­dem­ment, tous les biens doivent être rem­pla­cés.

Vaut-il alors la peine de lan­cer un chan­tier de ré­no­va­tion de 200 000 $ pour une mai­son qui en vaut 300 000 $ ? Il se­rait peut-être ap­pro­prié de ra­ser et re­cons­truire à zéro.

Si pos­sible, en­ga­gez un avo­cat ou un ex­pert en si­nistre in­dé­pen­dant, sur­tout si les dom­mages ex­cèdent 30 000 $, sug­gèrent des si­nis­trés de 2017. « Les gens n’ont gé­né­ra­le­ment pas idée de ce qui les at­tend. Sur­tout qu’ils ont le far­deau de la preuve. Dans tous mes dos­siers, j’ob­tiens entre 22 % et 25 % de plus que ce que l’as­su­reur est dis­posé à payer », ex­plique Mi­chel De­raspe, du ca­bi­net Ser­vices aux as­su­rés +. Vé­ri­fiez si l’ex­pert en si­nistre est ins­crit au re­gistre de l’AMF.

Conseils

  • En as­su­rance ha­bi­ta­tion, une in­dem­ni­sa­tion cou­vrant une re­cons­truc­tion en cas de perte to­tale s’ap­plique en cas d’in­cen­die, tem­pête de ver­glas, tor­nade ou trem­ble­ment de terre, se­lon le contrat et les ave­nants, mais pas en cas d’inon­da­tion. Cette cou­ver­ture dé­passe ra­re­ment 25 000 $ à 40 000 $, se­lon l’ave­nant. Et si vous ha­bi­tez en zone à risque (pos­si­bi­lité d’inon­da­tions 0 à 20 ans), cette cou­ver­ture est in­exis­tante.
  • Vous au­rez peut-être à fi­nan­cer les coûts de re­cons­truc­tion, cou­verts ou non par l’as­su­reur et le gou­ver­ne­ment, du­rant plu­sieurs mois ou an­nées.
  • Le gou­ver­ne­ment offre une aide fi­nan­cière re­pré­sen­tant 90 % des dom­mages ad­mis­sibles jus­qu’à un pla­fond de 200 000 $. Info : Site in­ter­net du Mi­nis­tère de la Sé­cu­rité pu­blique • 1-888-643-2433 • aide.fi­nan­ciere@msp.gouv.qc.ca
  • Gar­dez une co­pie de toutes vos fac­tures.
89 re­com­men­ded
1733 views