Reporter sa retraite pour améliorer son sort
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 25 juillet 2019
Parfois, repousser la retraite de quelques années fait toute une différence.
Pas facile de prendre une telle décision. Sans compter que plus de 39 % des Québécois prennent leur retraite à 65 ans ou plus tard, contre 47 % pour les Ontariens et les Canadiens de l’Ouest, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Pourquoi repousser la date de sa retraite ? Pour rembourser ses dernières dettes et gonfler son trésor de guerre.
Un retraité canadien sur quatre est endetté, 28 % des retraités québécois doivent rembourser des dettes de consommation et 22 % paient une hypothèque, selon un sondage de Sun Life datant de l’an dernier. Pour plusieurs, c’est une tragédie, car les dettes grugent un budget plus serré qu’avant la retraite.
Selon Statistique Canada, seuls 58 % des retraités canadiens n’ont plus de dettes.
En repoussant votre date de retraite de quelques années, vous vous donnez de la marge de manœuvre pour planifier de meilleurs revenus de retraité. Vous avez ainsi quelques années de plus pour ramener vos soldes de cartes de crédit à zéro et rembourser plus rapidement l’hypothèque, en effectuant des versements forfaitaires annuels prévus au contrat. Vous pourriez envisager de vendre votre maison si elle est grevée d’une dette trop importante, et, avec l’équité, acquitter les droits de cotisation REER ou CELI inutilisés.
Demander sa pension plus tard
Vous aurez à faire vos propres calculs (avec un conseiller financier ?), mais reporter votre retraite au-delà de 65 ans peut s’avérer payant. Vous y gagnez sur deux tableaux : vous épargnez plus longtemps (vous pouvez cotiser à votre REER jusqu’à 71 ans ; le CELI n’a pas de limite d’âge), et vous avez droit à une rente gouvernementale (pension de la sécurité de vieillesse et Régime des rentes du Québec) bonifiée pour le restant de vos jours.
Par exemple, la RRQ publie un tableau d’une rente annuelle fictive de 10 000 $. Perçue à 65 ans au lieu de 60 ans, vous y ajoutez 3569 $. À 70 ans, on parle de 8348 $. Plus vous prenez votre retraite tôt, plus vous êtes pénalisé. Pour chaque année avant 65 ans, vous perdez ainsi 7,2 % de la rente québécoise, mais si vous la prenez à 70 ans, vous aurez droit à 142 % de la rente maximale d’une retraite à 65 ans, selon un calcul effectué en 2018 par la Banque Nationale.
CONSEILS
- Évaluez votre forme physique et votre santé. Pour la maintenir, les spécialistes suggèrent une activité physique minimale (il faut suer un peu) de 15 minutes par jour : marche rapide, vélo, raquette, natation… Par contre, si votre santé est fragile, reporter votre retraite pourrait empirer votre situation.
- Exigez le crédit d’impôt provincial pour travailleur d’expérience (qu’on peut réclamer à partir de 62 ans), qui peut aller jusqu’à 1200 $.
- Avant 60 ans, vous n’avez accès à aucun régime de retraite public.
- Question Retraite compare les sources de revenus pour des retraités de 55, 60 et 65 ans : cliquez ici.
- Utilisez le calculateur SimulR de la RRQ pour calculer vos revenus à la retraite : cliquez ici.