Emilio Hernandez propose d’ajouter des insectes à votre menu!

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Publié sur le site web du Réseau M, 3 février 2020

On peut lire l’article ici.

Emilio Hernandez travaille à implanter chez nous une tradition culinaire issue de son pays natal, le Mexique : manger des insectes. Et ça marche!

Emilio Hernandez a longtemps cogité son projet d’affaires avant de faire le saut, en avril 2017. La Mexicoise compte aujourd’hui un employé et cinq travailleurs autonomes. L’entreprise vend ses produits (entre autres des grignotines et des brownies protéinés, de la farine de grillons, des sauterelles grillées, des grillons canadiens rôtis à l’ail, des insectes caramélisés à l’érable et divers paniers personnalisés) dans des boutiques spécialisées, des épiceries santé indépendantes, au Jardin botanique de Montréal, au Musée de la civilisation de Québec, dans des restaurants et des bars. Ainsi que sur son site internet.

« Depuis que je suis petit, je mange des insectes, dit-il. Ça fait partie de la culture de ma région natale, celle d’Orisaba, une ville à une heure de Veracruz. J’ai appris très jeune à manipuler et à transformer les insectes. » M. Hernandez immigre au Québec en 2003 dans le contexte d’études en gestion de ressources humaines à HEC Montréal. Il a eu une offre d’emploi durant ses études et il n’est jamais retourné au Mexique, où il menait une carrière en gestion de l’innovation. « C’est dans cette optique que j’ai lancé mon entreprise, dit-il. Je ne suis pas un chef cuisinier ou un biologiste. Je cherche plutôt à implanter un nouveau service dans la communauté. »

Lorsqu’il démarre son projet, en 2014, le Québec ne comptait que deux entreprises dans le domaine. Aujourd’hui, il y en a une cinquantaine! L’explosion est toute récente. M. Hernandez reconnaît qu’il a fallu une certaine révolution intellectuelle pour changer les habitudes alimentaires. « Au début, les gens se demandaient s’ils pouvaient manger des sushis, car c’était essentiellement du poisson cru, dit-il. Aujourd’hui, le sushi est passé dans les mœurs. La même chose va se produire avec les insectes. »

Ses principaux clients sont surtout des femmes de 25 à 44 ans ayant une conscience écologique en alimentation, qui ont des enfants. Mais, avec le temps, il est certain que sa clientèle va s’élargir considérablement.  « Les hommes, notamment, aiment s’amuser, surtout pendant les 5 à 7 tenus dans les bars et les restaurants, qui organisent des dégustations. La réponse est très positive. » La bannière La Belle et le Bœuf propose notamment un menu à base d’insectes avec les produits de La Mexicoise.

Bon pour la santé

Emilio Hernandez est un ambassadeur passionné de la nourriture à base d’insectes : « En 2013, l’ONU a déclaré que manger des insectes va contribuer à améliorer l’environnement et à diminuer les problèmes d’alimentation dans les pays pauvres, dit-il. C’est une alternative pour réduire la pollution et bonifier l’apport nutritif. Car 100 grammes de bœuf offrent 15 grammes de protéines, alors que 100 gr d’insectes comportent 30 gr de protéines. Il y a sept fois plus de vitamine B12 avec les insectes que pour le saumon, deux fois plus de calcium qu’avec le lait et trois fois plus de potassium que dans les bananes. »

M. Hernandez estime que les insectes ne représentent rien de moins que la nourriture du futur, et que ce sont les jeunes générations, surtout les enfants, qui feront le virage. Il en a la preuve lorsqu’il organise des dégustations dans les écoles. Certains établissements scolaires ont même aménagé des fermes éducatives d’insectes. « Il y a un mouvement pour changer les habitudes alimentaires en Amérique du Nord, qui est en retard à ce chapitre sur l’Afrique ou l’Asie et même l’Europe. »

Mission France 2020

C’est dans ce contexte qu’il n’a pas hésité à se joindre à la Mission France 2020, organisée par le Réseau M, car il connaît un distributeur important basé dans l’Hexagone, qui est un leader dans la nourriture à base d’insectes. « L’an dernier, j’ai rencontré le propriétaire de manière informelle, dit-il. Il était intéressé à mes produits. La mission représente une belle opportunité d’établir des échanges commerciaux, car je m’intéresse aussi aux produits de ce distributeur. En Europe, la consommation d’insectes a progressé plus rapidement qu’en Amérique du Nord : c’est une excellente opportunité d’affaires. Sur place, j’entends évaluer le marché et, peut-être, conclure une entente commerciale. »

M. Hernandez explique que, dans son industrie, les règles régissant l’import-export changent d’un pays à l’autre. Certains, comme la France, ont érigé des barrières commerciales (il faut donc passer par un pays tiers pour y exporter). D’autres ne présentent aucune barrière. C’est ce genre de difficultés qu’une mission permet d’élucider. Emilio Hernandez a très hâte de prendre l’avion!

 

Une collaboration de Stéphane Desjardins.

 

3 QUESTIONS

Emilio Hernandez

Que cherchais-tu à accomplir quand tu as décidé de recourir au mentorat?

Je désirais équilibrer toutes mes compétences d’entrepreneur et avoir de la motivation pour entreprendre n’importe quel projet, dont la Mission France!

Quel aspect de ta personnalité as-tu découvert grâce au mentorat?

Je me suis principalement confirmé à moi-même que j’avais les compétences pour devenir un entrepreneur! Je cherchais à savoir si j’avais les qualités d’un entrepreneur, notamment dans la prise de décisions et le leadership.

Pourquoi as-tu choisi le mentorat comme forme d’accompagnement, ou qu’est-ce qui t’a convaincu d’avoir un mentor?

Principalement parce qu’un mentor agit avant tout sur l’individu, pas l’entreprise. Le mentorat est basé sur les qualités personnelles de l’entrepreneur. Quand un entrepreneur travaille sur lui-même, son entreprise en bénéficie inévitablement.

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