Gare aux prêteurs d’argent qui veulent votre bien

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Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 5 janvier 2021

On peut lire l’article ici.

Vous repérez un prêteur très accommodant sur internet ou Facebook. Même si ce n’est pas une institution financière, le taux est avantageux. Méfiez-vous !

Michel (nom fictif) voulait s’acheter un chalet. Il repère une offre sur le web : 40 000 $ à un taux de 4 %. Il doit toutefois payer des frais administratifs à l’avance, par transfert bancaire. Il aurait dû voir que quelque chose clochait.

On lui fournit un code QR qu’il doit cliquer à l’écran, mais ça ne marche pas. Dans un échange de textos, le prêteur lui suggère d’effectuer un transfert bancaire de 475 $ pour payer le notaire. Mais l’argent n’est pas déposé dans son compte de banque.

Des fantômes…

Il texte le prêteur, qui lui répond qu’il doit aussi virer 1400 $ pour l’assurance prêt. Pourtant, il ne devait pas y avoir d’autres frais administratifs. Toujours par texto, le prêteur rétorque que c’est écrit au contrat. Michel appelle illico l’ACEF Estrie, qui m’a refilé son histoire.

L’ACEF et Michel découvrent que le notaire, Denis Sansfaçon, n’est pas inscrit à la Chambre des notaires (il n’existe pas) et le prêteur, Crédit Solution Plus, ne figure pas au Registre des entreprises du Québec et ne détient pas de permis de l’Office de la protection du consommateur (OPC).

« Il y avait toutes sortes d’informations bizarres inscrites au contrat, explique Sylvie Bonin, porte-parole de l’ACEF Estrie. Michel a tenté, sans succès, de récupérer les frais de 475 $. C’est là qu’on a réalisé qu’il s’agissait d’une arnaque. Il a finalement alerté la police. »

Jamais par virement

L’OPC m’a offert une série d’exemples d’arnaques similaires, parfois avec un prêteur basé en France. Des gens qui ont perdu 485 $, 681 $, 2300 $, 3300 $ et confié leurs renseignements personnels à des fraudeurs.

« Quand on emprunte de l’argent, on ne paie jamais de frais à l’avance ou par virement bancaire », explique Charles Tanguay, porte-parole de l’OPC, qui a récemment mis en garde le public sur ce sujet en collaboration avec l’Autorité des marchés financiers (AMF).

L’Office de la protection du consommateur a reçu une quarantaine de plaintes depuis mars, ciblant une vingtaine de faux prêteurs. Aucun n’avait un permis de l’Office.

« Il est difficile, voire impossible de récupérer son argent par la suite quand on effectue un virement bancaire, poursuit Mme Bonin. Il faut éviter ces offres, même si le prêteur a une vitrine internet. N’importe qui peut monter un beau site web. »

Certains affichent d’ailleurs le logo d’institutions financières québécoises ou affirment faussement détenir un permis de l’AMF.

Soyez méfiants.

CONSEILS

  • Un prêteur qui n’est pas une institution financière doit détenir un permis de l’OPC pour tout prêt d’argent (1-888-672-2556 • opc.gouv.qc.ca/consommateur), ou un certificat de l’AMF pour tout prêt hypothécaire (1-877-525-0337 • lautorite.qc.ca/grand-public/assistance-et-plainte).
  • Pour toutes vos transactions à distance (y compris vos achats), ne payez jamais par virement bancaire. Utilisez PayPal ou une carte de crédit, qui permet la rétrofacturation.
  • Si la transaction implique un notaire, vérifiez s’il existe ici : trouverunnotaire.cnq.org
  • Si vous avez des problèmes financiers, avant d’emprunter, demandez conseil auprès de l’ACEF de votre région ou quartier (ToutBienCalcule.ca).
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