Com­ment uti­li­ser la va­leur de ra­chat de son as­su­rance vie comme bouée

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Pu­blié dans le Jour­nal de Mont­réal/​Jour­nal de Qué­bec, sec­tion Dans vos poches, 7 mai 2021

On peut lire l’ar­ticle ici.

Cer­taines per­sonnes, qui ont de la dif­fi­culté à joindre les deux bouts et qui ne peuvent plus em­prun­ter pour faire face aux ur­gences, peuvent uti­li­ser un ac­tif in­soup­çonné : leur as­su­rance vie avec va­leur de ra­chat.

• À lire aussi: Quels sont les risques lors­qu’on paye ses fu­né­railles de son vi­vant

Les com­pa­gnies d’as­su­rance cal­culent leur risque en fonc­tion d’un prin­cipe as­sez simple : la mor­ta­lité.

Pour un as­su­reur, la prime couvre évi­dem­ment moins de risque lorsque l’as­suré est dans la ving­taine que lors­qu’il ap­proche les 60 ans.

L’as­su­reur al­loue alors la dif­fé­rence à une ré­serve cen­sée gé­né­rer du ren­de­ment. Ce mon­tant re­pré­sente la « va­leur de ra­chat ».

Cer­tains contrats d’as­su­rance vie (en­tière ou uni­ver­selle) per­mettent à l’as­suré de re­ti­rer cette va­leur après un cer­tain temps. Par­fois, ça re­pré­sente des mil­liers de dol­lars.

En temps nor­mal, plu­sieurs pré­re­trai­tés prennent cet ar­gent pour ali­men­ter leur Ré­gime en­re­gis­tré d’épargne re­traite (REER) ou leur Compte d’épargne libre d’im­pôts (CELI). Mais avec la pan­dé­mie, pour cer­tains, c’est une vé­ri­table bouée de sau­ve­tage.

Des consé­quences

Se­lon le contrat, un as­suré a plu­sieurs op­tions.

S’il a at­teint la pé­riode où il peut en­cais­ser sa va­leur de ra­chat, il peut soit mettre fin à son contrat, soit em­prun­ter sur la va­leur de ra­chat (et même conser­ver sa pro­tec­tion d’as­su­rance), di­rec­te­ment au­près de l’as­su­reur (ou même chez une ins­ti­tu­tion fi­nan­cière).

On ne peut tou­te­fois pas em­prun­ter l’équi­valent de la to­ta­lité de la va­leur de ra­chat.

Se­lon le contrat, l’as­su­reur fixera une li­mite jouant entre 50 % et 90 %, en fonc­tion du type d’ex­po­si­tion des pla­ce­ments aux mar­chés fi­nan­ciers et si cer­taines va­leurs sont ga­ran­ties.

L’as­su­reur ap­pli­quera un taux d’in­té­rêt qui va­rie sou­vent entre 5 % et 6 %. Cet in­té­rêt est nor­ma­le­ment payable à la ré­cep­tion du re­levé an­nuel. Et plus l’em­prunt est long, plus on paie d’in­té­rêt, ce qui gonfle d’au­tant le coût an­nuel de l’as­su­rance.

Le re­trait est sou­vent en par­tie im­po­sable, no­tam­ment pour les ren­de­ments de la par­tie pla­ce­ment de l’as­su­rance vie uni­ver­selle. Par contre, les em­prunts ef­fec­tués au­près de l’as­su­reur ne le sont pas.

CONSEILS

  • Cer­tains contrats pré­voient que la va­leur de ra­chat évo­lue se­lon le nombre d’an­nées et la prime. Dans bien des cas, la va­leur de ra­chat est in­exis­tante pour les pre­mières an­nées. Nor­ma­le­ment, un ta­bleau ajouté au contrat in­dique l’évo­lu­tion de cette va­leur au fil du temps.
  • Vous êtes serré et vous ne payez pas votre prime pen­dant un cer­tain temps ? L’as­su­reur peut uti­li­ser votre va­leur de ra­chat pour main­te­nir votre pro­tec­tion. Mais il s’agit d’un prêt et vous paie­rez des in­té­rêts. L’as­su­reur peut aussi ré­duire votre cou­ver­ture, mais vous n’avez plus de prime à payer jus­qu’à l’échéance du contrat. Le mieux, c’est de s’as­su­rer de ne ja­mais sau­ter un paie­ment…
  • Un prêt sur la va­leur de ra­chat peut avoir des consé­quences pour votre suc­ces­sion. Pre­nez l’exemple d’un contrat dont la cou­ver­ture est de 100 000 $ et dont la va­leur de ra­chat est de 15 000 $. Si vous em­prun­tez 7000 $ et que vous dé­cé­dez quelques an­nées plus tard, alors que des in­té­rêts de 2000 $ se sont ac­cu­mu­lés sur votre em­prunt, l’as­su­reur ne ver­sera que 91 000 $ au bé­né­fi­ciaire.
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