5 trucs pour offrir un cadeau sans se ruiner
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 10 décembre 2022
De l’avis de tous, c’est l’année pour donner de l’usagé. Qu’on le trouve dans son propre garage ou à la friperie, il y a moyen de faire plaisir sans acheter du neuf. On peut aussi innover dans ses emballages et ainsi sauver à la fois de l’argent et l’environnement.
POUR UN ÉCHANGE DE CADEAUX RÉUSSI
Qui ne craint pas le moment où il vous faudra piger une cousine éloignée ou un distant collègue de travail dans le traditionnel échange de cadeaux de Noël ?
Avec cet outil en ligne, plus rien à craindre ! Surtout, ça rend le tout efficace et ça permet de s’assurer que notre cadeau sera apprécié.
Le site Pikkado est, en plus, un authentique produit québécois. Il se targue de vous permettre « de gérer de A à Z l’organisation de vos échanges de cadeaux ».
Notons d’abord que c’est gratuit, et que ça simplifie beaucoup la vie. Toutes les options sont disponibles afin de rendre virtuelle la pige des noms autant que la gestion des questions.
On aime particulièrement l’option de pouvoir rester anonyme tout en pouvant demander à notre « pigé(e) » des précisions sur son cadeau idéal.
Pour celui ou celle qui organise l’échange, cela n’aura jamais été aussi simple. Il est par exemple possible en un simple clic de s’assurer que les deux membres d’un couple ne se pigent pas.
Oui, l’option gratuite vient avec un peu de publicités. Ceux qui ne peuvent l’endurer pourront allonger 5 $ et s’en débarrasser.
Enfin, il s’agit bien d’un site web, et non d’une application mobile.
L’ASTUCE DE LA CARTE DE CRÉDIT
Peu de gens savent que certaines cartes de crédit d’American Express permettent d’obtenir de bons retours à l’épicerie. Encore moins de gens connaissent l’astuce des cartes-cadeaux.
On trouve dorénavant des cartes-cadeaux de tous les détaillants ou presque à vendre au supermarché, près des caisses.
Que ce soit pour la SAQ, Renaud-Bray, Best Buy ou un détaillant de vêtements, on en trouve vraiment pour tous les goûts et à tous les prix.
Or, voici l’astuce. La carte de crédit Cobalt American Express offre 5 % de remise quand on fait ses achats à l’épicerie, tout comme la carte American Express Or de la Banque Scotia. Et ces cartes sont accessibles à tous.
Quand on ne sait plus quoi offrir, on peut toujours se rabattre sur une carte-cadeau et ainsi profiter de la remise.
Au lieu d’une bouteille de vin, on offrira ainsi une carte-cadeau de la SAQ au montant de son choix et on récoltera le 5 % de remise.
Une façon de faire une pierre deux coups.
Les plus astucieux pourront même se procurer les cartes-cadeaux de cette façon, pour ensuite se rendre eux-mêmes chez le détaillant.
De cette façon, on offre un présent et non une carte, et on profite tout de même de la remise de 5 %.
ÉLIMINER LE GASPILLAGE DE VOS EMBALLAGES
Les emballages de Noël représentent une forme sournoise de gaspillage de ressources. Il faut changer cette habitude. On peut même le faire en ayant l’air branché !
Les emballages de Noël ne servent généralement qu’une fois et finissent dans le bac de recyclage. On parle tout de même de 540 000 tonnes de déchets d’emballages chaque Noël au Canada, selon Greenpeace.
Le must de la récupération branchée est le furoshiki. Il s’agit d’une technique japonaise ancestrale de recyclage de textiles pour en faire des emballages.
Foulards, nappes, linges, draps, chandails et autres textiles jugés en fin de vie utile feront l’affaire. Vous vous sentirez aussi satisfaits que les empereurs nippons de l’ère Nara (400 ans av. J.-C.), qui ont inventé la pratique.
Les meilleurs tissus pour faire du furoshiki sont la soie, le coton, la viscose ou le nylon. On attache le tout avec de la ficelle ou un ruban ou simplement avec les rebords du tissu par une jolie boucle. Recycler notre vieux linge en emballage est une bonne idée, alors que les Canadiens jettent 36 kilos ou 81 livres de textiles annuellement.
L’essentiel, c’est d’avoir une paire de ciseaux et du temps pour fouiller sur internet : on y trouve des dizaines de guides, de boutiques québécoises écolos et de tutoriels.
LE GARAGE, CE TRÉSOR
Oui, on a le droit de fouiller dans ses tiroirs, son garage, son mini-entrepôt et ses garde-robes pour donner le cadeau ultime : celui qui plaira à son récipiendaire. Même s’il n’est pas neuf.
Ça fait cheap de donner un cadeau usagé à Noël ?
Détrompez-vous : donner un vêtement déjà porté ou un objet qu’on a déniché au fin fond d’une armoire, c’est tendance. C’est très écolo même.
Et c’est plus économique et moins stressant de fouiller dans nos affaires que de sillonner les magasins ou le web.
« Il faut s’enlever de la tête que donner un objet usagé, c’est moins beau ou moins légitime que d’offrir du neuf, explique Julie Brissette, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est. Les gens comprennent que du point de vue environnemental, c’est la chose à faire. »
Faut que ça serve !
Quels sont les objets davantage susceptibles de faire d’excellents cadeaux usagés ? Les vêtements d’enfants, les articles de bébé, de déco, les meubles, l’équipement de plein air ou de sport, qu’il soit pour enfant ou pour adulte, viennent spontanément à l’esprit.
« Recycler, même pour des cadeaux, c’est bien vu en 2022 », ajoute Mme Brissette.
Les vêtements et équipements de sport coûtent cher et les enfants grandissent rapidement. Leur durée de vie est limitée. Ou bien, comme adulte, on est tout simplement passé à un autre sport et l’équipement traîne au sous-sol.
Autre domaine où l’usagé fait beaucoup de plaisir : les vêtements. Selon Équiterre, 80 % des vêtements vendus dans le monde ne sont portés en moyenne qu’une seule fois par année et même moins. Le gros des contenus de nos garde-robes est donc pratiquement neuf.
Une paire de bottes ou une robe jugées passées de mode par papi ou mamie seront considérées comme vintage et branchées par les petits-enfants de ces derniers. Vous serez surpris des pépites qui se cachent dans vos tiroirs.
C’est bien connu, ce qui se vendait il y a 30 ou 40 ans revient à la mode. Évidemment, on peut consulter le bénéficiaire pour voir si c’est une bonne idée et si le linge fait !
Mieux : on peut donner en cadeau une séance de magasinage intergénérationnel de vêtements vintage sur des sites comme Etsy, kijiji, qui en regorgent, souvent à des prix imbattables.
QUAND LA FRIPERIE DEVIENT COOL
Les magasins Friperie Renaissance ont la cote plus que jamais depuis la pandémie. Noël ne fera pas exception cette année.
« Les gens peuvent acheter des cadeaux pour leurs proches, mais ils peuvent aussi trouver tout ce qu’il faut pour les emballer et même des décorations pour la maison », lance Éric St-Arnaud, directeur général de l’organisme à but non lucratif.
Il insiste sur le fait que tout le monde peut trouver son compte chez Renaissance : les enfants, les jeunes et les moins jeunes.
« Sans se vider les poches et en continuant à manger », ajoute-t-il, avant de rappeler que l’organisme à but non lucratif (OBNL) a fait le choix de ne pas charger les taxes aux clients, « une économie de 15,5 % de plus ».
La situation économique, avec la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation, n’est certainement pas étrangère au récent gain de popularité de ses magasins. Mais ce n’est pas que ça.
« On est dans l’ère, car on offre un Noël écolo aussi », dit-il en faisant référence au fait que l’organisme donne une deuxième vie aux vêtements et aux objets qu’on lui donne et qu’il vend.
Populaire auprès des jeunes
Ceux pour qui le geste de donner compte autant sinon plus que le cadeau lui-même seront comblés ici.
Chez Renaissance, « les gens peuvent trouver la même affaire que dans le neuf, mais à 10 % ou 15 % du prix », assure M. St-Arnaud.
La clientèle plus jeune, comme les millénariaux, fréquente aussi beaucoup les magasins de l’OBNL. Ils viennent pour dénicher un produit de niche ou encore un vêtement vintage ou usagé, et ils viennent plus nombreux que jamais depuis 18 mois.
L’occasion de dénicher le cadeau parfait à petit prix.
Petits prix
C’est un renversement de tendance pour Renaissance, car il y a tout juste quatre ans, Noël ne suscitait pas un grand engouement dans les rayons de ses magasins.
« Le cadeau usagé n’est pas vu comme moindre que le neuf », croit maintenant Éric St-Arnaud.
Renaissance a d’ailleurs ouvert il y a quelques mois une boutique à Brossard, sur la Rive-Sud de Montréal, où on ne vend que des jouets usagés en bon état.
Ce qui est vendu dans cette « friperie du jouet » a été testé, vérifié et restauré, au besoin.
« On répare et on lave la Barbie, on choisit les plus beaux toutous, illustre-t-il. Les prix sont plus élevés, mais on est toujours à 50 % ou 75 % moins cher que le bien neuf. »
Encore là, c’est l’occasion d’offrir des cadeaux à moindre prix.
Même chose pour les décorations que Renaissance accumule au fil de l’année pour mieux ressortir au mois de décembre.
« Ce qui peut facilement coûter des centaines de dollars ne coûtera pas ça chez nous. Il y a moyen de passer un Noël bien décoré à bas prix », conclut M. St-Arnaud.