Que faire quand votre destination voyage devient soudainement inquiétante?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 11 janvier 2023
Ça tire dans les rues de certaines régions du Mexique. Le parlement fédéral brésilien est mis à sac. Quelles sont vos options si vous ne voulez plus partir vers un pays en crise?
Ça dépend du pays. Tant qu’il n’est pas classé dans la catégorie «Évitez tout voyage», vous n’avez pratiquement pas de recours. On parle ici de contrées telles que la Somalie, l’Irak, la Russie, l’Ukraine… Pas exactement des destinations vacances.
Prenez le Mexique : Ottawa l’a classé dans la catégorie «Faites preuve d’une grande prudence (avec avertissements régionaux)» et il suggère d’éviter tout voyage non essentiel dans une quinzaine d’États, dont le Sinaloa, où se trouve la populaire ville touristique de Mazatlán (qui est cependant exclue de l’avis).
Ce genre d’avis n’est pas assez sévère pour que vous puissiez annuler votre départ et faire appel à votre assurance voyage ou au Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV). Autrement dit, si vous restez dans les zones touristiques, le gouvernement canadien considérera qu’il n’y a pas de danger pour votre sécurité.
Par contre, si Ottawa classe subitement le Mexique dans la catégorie «Évitez tout voyage» et que vous partez dans trois jours, vous pouvez annuler et réclamer de votre assureur. Mais si vous partez dans deux mois, il faudra peut-être attendre jusqu’à quelques jours avant le départ avant de pouvoir annuler et réclamer. Parce que les problèmes qui ont justifié cet avis pourraient entre-temps se résorber.
Plan de protection
La situation que vivent les touristes québécois au Mexique fait partie des aléas du voyage : un agent de voyages est censé vous informer des risques avant de partir.
Mais, il ne peut pas prévoir l’entrée en guerre contre le gouvernement d’un cartel de la drogue!
D’autre part, à l’Office de la protection du consommateur, on me confirme que, dans le cas du Mexique, le voyagiste ou le transporteur n’a aucune obligation légale de consentir à une annulation ou un changement de destination. Et la peur liée à une situation tendue ne constitue pas un motif donnant droit à une indemnisation du FICAV.
Par contre, les voyageurs nerveux peuvent tout de même acheter un plan de protection auprès de leur voyagiste, qui coûte environ 75 $ en moyenne pour un voyage qui ne sort pas de l’ordinaire (pour un billet acheté trois semaines avant le départ). Il permet d’annuler jusqu’à trois jours du départ (parfois jusqu’à trois heures du décollage). Vous obtenez alors un crédit applicable à un voyage ultérieur.
CONSEILS
- Il est toujours préférable de faire affaire avec une agence de voyages basée au Québec, pour bénéficier de la protection du FICAV et d’une ligne d’urgence à l’étranger. Normalement, ce n’est pas plus cher que d’acheter soi-même son billet.
- La plupart des forfaits Sud (avion-hôtel-transfert) incluent une option d’annulation jusqu’à 21 jours avant le départ, sans plan de protection. Mais vous perdez 50 % du montant que vous avez déboursé. Si vous annulez 45 jours avant le départ, vous perdez votre dépôt (souvent autour de 250 $ par passager).
- Voyagez léger : par les temps qui courent, il est préférable de n’apporter qu’un bagage de cabine. Il se vend des valises aux dimensions exigées des transporteurs (entre 90 $ et 250 $).
- Pour les avis sur les pays et de précieux conseils : voyage.gc.ca.
- Pour infos sur le FICAV : opc.gouv.qc.ca/ficav • 1 888 672-2556.