BIXI disponible toute l’année dans Ahuntsic
Publié sur le site web du Journal des Voisins, 13 avril 2023
Alexandre Taillefer, lors de la conférence de presse du 12 avril pour les annonces de la saison 2023 du service BIXI Montréal. (Photo: Séverine Le Page, JDV)
BIXI tenait une conférence de presse courue dans le Vieux-Montréal mercredi matin (12 avril) pour lancer la saison 2023, qui commençait ce jour-là et qui finira le 15 novembre. Nouveauté, une saison d’hiver s’ensuivra, du 15 novembre au 15 avril.
Pour sa 15e édition, le service de vélopartage BIXI offre 850 stations disséminées sur l’ensemble du territoire montréalais. Vingt-sept sont situées dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, mais Ahuntsic est nettement mieux desservi. Cinq, toutes électriques, devraient être ajoutées cette année. «Toutes les nouvelles stations BIXI qui sont installées sont “bimode”, c’est-à-dire qu’elles peuvent accueillir les vélos électriques comme réguliers», précise Bérangère Thériault, porte-parole de BIXI Montréal.
Cartierville compte six stations, mais aucune à l’ouest de Toupin. Saraguay est donc complètement dépourvu. Cette disparité entre Ahuntsic et Cartierville a suscité du mécontentement par le passé, comme l’avait rapporté le Journal des voisins en juin 2022.
D’importants pôles d’activités, comme la rue Fleury, l’hôpital du Sacré-Cœur, le collège Bois-de-Boulogne, le Complexe Claude-Robillard, les stations de métro et le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation sont desservis. Le BIXI est toutefois absent de destinations achalandées, comme les parcs Raimbault et du Bois-de-Saraguay, les Galeries Normandie, le Collège Ahuntsic, le Marché Central, la rue Sauvé Ouest, le parc industriel à l’ouest de l’Acadie, le nord du Nouveau-Bordeaux ou le sud de Saint-Simon.
Plusieurs des territoires mal ou non desservis sont les plus pauvres de l’arrondissement, comme la RUI (zone de revitalisation urbaine) de Cartierville (de Grenet/Louisbourg à Lachapelle/Gouin) et Saint-Simon au nord de Chabanel.
Pédaler l’hiver en BIXI
Grande nouvelle: cette année, BIXI tente l’expérience du vélo d’hiver du 15 novembre 2023 au 15 avril 2024, avec environ 150 stations, qui desserviront 7 des 19 arrondissements de la métropole, dans une zone pilote d’environ 100 km2. BIXI met ainsi fin à un débat qui fait rage depuis des années.
Ahuntsic fera partie de ce club sélect, tout comme l’incontournable Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie (le centre-ville), Rosemont–La Petite-Patrie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Par contre, les vélos électriques seront rangés pour l’hiver.
La flotte de BIXI hivernale sera dotée de pneus à crampons, qui permettront un meilleur freinage sur les surfaces glissantes, et de pédales avec cale-pieds.
La majeure partie des stations hivernales seront situées près des édicules du métro et du Réseau express vélo (REV). Elles seront déneigées et situées hors du réseau routier, pour ne pas nuire au déneigement des rues, trottoirs et pistes cyclables. Les emplacements dans Ahuntsic ne seront connus qu’à l’automne.
Pour l’ensemble de Montréal, les dirigeants de BIXI espèrent un achalandage hivernal quotidien d’environ 4000 usagers, comparativement à 50 000 en moyenne l’été dernier. Toronto et Chicago offrent déjà leurs vélos libre-service en hiver, mais la météo y est moins sévère qu’à Montréal.
Saison 2023
BIXI espère avoir déployé 100 % de ses 865 stations et environ 10 000 vélos, dont 2600 électriques, d’ici la fin du mois. L’organisme a ajouté 414 nouveaux vélos et 36 nouvelles stations à son réseau cette année.
BIXI a aussi un nouveau «partenaire-présentateur», Loto-Québec, qui s’est joint à l’organisme pour une période de trois ans. Sa contribution finance en partie le service hivernal. La compagnie d’assurances Beneva et l’entreprise de téléphonie mobile et d’Internet Fizz s’associent également à BIXI.
L’abonnement estival jusqu’au 15 novembre est désormais de 99 $, plus taxes, et de 115 $ (plus taxes) en incluant l’hiver, en hausse de 8 % par rapport à l’an dernier, inflation oblige. Jusqu’à samedi (15 avril), on peut bénéficier de l’abonnement présaison à 89 $ plus taxes pour la saison estivale.
BIXI est toujours le moyen de transport le moins cher en ville, excluant la marche ou le vélo privé.
Saison 2022
L’an dernier, plus de 9 millions de déplacements ont été enregistrés entre avril et novembre, une croissance de 55 % par rapport à 2021 et jugée exceptionnelle par Alexandre Taillefer, président du conseil d’administration de BIXI Montréal. Le nombre de membres, à 437 140 l’an dernier, a aussi crû de 52 % entre 2021 et 2022.
BIXI estime qu’en pédalant environ 175 millions de kilomètres depuis le lancement du service, les usagers ont permis d’économiser 17 millions de litres d’essence et évité l’émission de 35 000 tonnes de CO2.
Signalons que les BIXI électriques sont utilisés en moyenne 24 % plus souvent que les vélos sans assistance. Le nombre de déplacements à vélo électrique a crû de 70 % entre 2021 et 2022.
Pour Alexandre Taillefer, l’introduction du BIXI électrique représente une véritable révolution en matière de mobilité urbaine. «Selon de récentes études dévoilées par Vélo-Québec, entre 20 % et 86 % des déplacements en automobile peuvent désormais être réalisés à vélo électrique, ce qui démontre l’énorme potentiel pour la croissance future de l’utilisation du BIXI électrique», a-t-il déclaré au lancement de la saison.
Le taux de satisfaction de la clientèle se situe à 88 %, selon un sondage mené en 2022. BIXI a remporté le prix Coup de cœur du public lors des Prix Leaders en mobilité durable remis par les Centres de gestion des déplacements urbains, grâce à son projet BIXI_MURAL qui célébrait ses 50 millions de déplacements effectués depuis son lancement, en 2009.
D’où vient le BIXI?
Le BIXI (un mot-valise, qui est une contraction de bicyclette et taxi) est une des plus grandes inventions de l’histoire contemporaine.
Conçu par le designer Michel Dallaire et réalisé par l’entreprise saguenéenne Cycles Devinci, le BIXI fut lancé par Stationnement de Montréal sous l’administration du maire Gérald Tremblay. Durant la conférence de presse de mercredi, Alexandre Taillefer et Marianne Giguère, conseillère associée à la mobilité et aux transports actifs au comité exécutif de la Ville, ont rendu hommage à André Lavallée, ancien conseiller municipal, qui a eu l’idée du BIXI et l’a commandé. On pouvait d’ailleurs voir le premier prototype du BIXI sur place.
Malgré un succès populaire au-delà des attentes, le service à but lucratif fait faillite en 2014. Montréal le relance en collaboration avec un OSBL, BIXI Montréal, après avoir épongé des dettes de plus de 53 millions de dollars.
Les activités internationales sont revendues à PSBC Solutions urbaines, de Longueuil, qui, au fil des ans, étend le BIXI dans 45 villes et 15 pays, avec plus de 95 000 vélos et 7500 stations. Le BIXI est notamment utilisé à Londres, New York, Boston, Washington, Madrid, Détroit, Sao Paulo, Pittsburgh, Rio de Janeiro, Bogota, Monaco, Québec, Honolulu, Santiago, Dubaï, Brasilia, Toronto et Chicago.
Le 19 avril 2022, PSBC, qui compte une centaine d’employés, est rachetée par Lyft, un concurrent américain d’Uber. La transaction s’élève à 215 millions de dollars, sept ans après son rachat de la faillite pour 4 millions. Lyft affichait une valeur de 9,7 milliards de dollars américains à la Bourse NASDAQ en fin de séance, le 12 avril.
En 2019, BIXI annonçait son déploiement dans tous les arrondissements de Montréal d’ici 2028.
Fait à noter, BIXI Montréal, qui a déclaré des revenus de 16,5 millions de dollars, a dégagé un excédent (ou profit) de 809 013 $ en 2021. Depuis 2014, BIXI Montréal a accumulé des excédents totalisant 4 058 790 $.